Françoise Zannier - Docteur en Psychologie - Psychologue Psychothérapeute Coach Superviseur - Paris 12 - Gare de Lyon - Té l. 09 81 62 89 40- contact@psychologue--paris.fr
L'être vivant perçoit ce qui le concerne et ce qu'il cherche, et sa vision du monde qui l'entoure est à la fois partielle et partiale.
Daniel Lagache(-clic)
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D'après le Dictionnaire Littré (<-clic),
"Psychologue se dit de celui qui connait intuitivement et empiriquement les sentiments d'autrui.
Se dit plus spécialement du clinicien, du thérapeute spécialiste de la psychologie".
Cette définition reflète l'ambigüité des définitions de la psychologie clinique (<-clic) et de l'activité du psychologue
clinicien, encore que la loi du 9 Août 2004 sur le titre de psychothérapeute
soit venue
clarifier les choses [1].
Pour certains en effet, le psychologue clinicien est un praticien
du fonctionnement psychique
- sain ou pathologique - en donnant des définitions en termes de capacités, de caractéristiques cognitives
et affectives, ou encore de diagnostic (dans ce
cas il est assimilé à un psychopathologue).
Pour d'autres, le psychologue clinicien exerce en plus des précédentes, ou exclusivement, des
activités de conseil et de psychothérapie.
Toutes ces définitions partielles
reflètent la diversité des fonctions
exercées par les
psychologues (<-clic), la plupart étant spécialisés dans une ou
plusieurs de ces fonctions.
Par ailleurs, pour beaucoup, les formations en psychothérapie
sont différenciées de celles des
psychologues cliniciens(<-clic) (Licence + Maitrise + DESS), ceci légitimant
selon eux la reconnaissance d'une profession de
psychothérapeute indépendante.
A cet égard en outre, de nombreuses écoles privées de
formation de psychothérapeutes ont été créées à partir des années 1950, alors
même que le titre n'existait pas, ceci aboutissant à la remise en cause assez
fréquente de la vocation des psychologues cliniciens.
Or, dans cette perspective, la psychologie
clinique est dépouillée d'un de ses constituants essentiels depuis son origine, à savoir les méthodes de traitement des troubles [2].
Par ailleurs, alors que des Unités d'Etude des psychothérapies existent dans les cursus de DESS clinique,
elles sont parfois considérées comme des enseignements de sensibilisation ne conférant aucune compétence
réelle et sérieuse à
exercer. Or, si ceci peut paraitre justifié du
point de vue d'une post-formation en psychothérapie(<-clic),
ça n'est pas un moindre paradoxe dans un cursus de type Bac +5, sanctionnant
une formation fondamentale et appliquée de haut niveau, préparant à la vie professionnelle.
Dans ces conditions, on constate surtout l'existence d'une surenchère
permanente des exigences de formation, émanant de nombreux acteurs, ceci pour
des raisons politiques et économiques assez évidentes.
Le paradoxe en question est renforcé par le fait que de nombreux étudiants en
psychologie choisissent la(les) psychothérapie(s) comme sujet de recherche
(cf stages + mémoires) dès la maitrise, d'où l'approfondissement de leurs connaissances théoriques et
pratiques. On aboutit ainsi à un autre paradoxe dans lequel des connaissances
validées officiellement au niveau des stages et des mémoires, ne sont pas toujours reconnues
du point de vue du titre de psychologue clinicien, en particulier.
Il n'est pas question
ici de nier le fait que la formation de base des cliniciens est insuffisante pour exercer une psychothérapie spécifique, ou que leur formation
psychothérapeutique doit être améliorée. Il s'agit néanmoins d'expliquer que les psychologues
cliniciens sont nécessairement qualifiés pour l'exercice du conseil et de la psychothérapie généraliste,
en regard du niveau de leur formation initiale, le reste étant affaire de formation
personnelle ou continue.
C'est tout à fait autre chose que de leur dénier toute compétence à la psychothérapie, en particulier en jouant sur l'ambiguité
du mot (psychothérapie généraliste ou de soutien vs psychothérapie spécifique).
Parallèlement
à tout cela, se sont développées des formations universitaires aboutissant à des diplômes locaux
(DU, DESU, etc) sans reconnaissance nationale ni vocation diplômante, mais apportant une reconnaissance pour exercer
certaines psychothérapies spécifiques.
Cependant là encore, alors que le
Code de Déontologie des Psychologues stipule qu'ils ne doivent suivre que des
formations leur étant réservées [3] , ces formations sont ouvertes
à des professionnels du champ paramédical ou social, à des médecins généralistes
etc.., ces professionnels se trouvant promus au même niveau que les psychologues,
pour l'accès à ces qualifications.
De plus, ces formations (de niveau bac+3 ou 4) ne présentent souvent aucune commune mesure entre elles, le
nombre d'heures d'enseignement variant du simple au double, voire plus.
Par ailleurs, l'enseignement de
la psychopathologie y occupe souvent la plus grande
partie du temps (80 à 90% des cours dans certains cas), c'est pourquoi elles ne sont pas
très attractives pour les psychologues cliniciens
longuement formés de ce point de vue, si ce n'est au titre de l'actualisation de leurs connaissances.
Enfin, la
spécialisation dans une seule des disciplines qu'ils ont étudiées, représente un rétrécissement de champ conceptuel, et
cette spécialisation n' est pas conforme à l'Article 27 du Code de Déontologie des Psychologues :
"L'enseignement présente les différents champs d'étude de la psychologie, ainsi que la pluralité des cadres théoriques, des
méthodes et des pratiques, dans un souci de mise en perspective et de confrontation critique. Il bannit nécessairement l'endoctrinement et le
sectarisme".
Dans les faits, on a donc l'impression que sous couvert de formation en psychothérapie, la psychologie clinique est
récupérée par des écoles spécifiques éloignant les psychologues cliniciens de leur vocation au pluralisme conceptuel, encore que des
formations intégratives existent.
Pour les précédentes raisons, il semble qu'une formation en psychothérapie conforme à
l' esprit de la psychologie clinique, devrait être une formation de type Doctorat (Bac +8), permettant aux étudiants d'approfondir leurs
connaissances de plusieurs cadres théoriques, ainsi que des méthodes et des pratiques associées.
Ce projet est envisageable dans une perspective instrumentaliste, ne confondant pas les théories avec le réel,
et n'ambitionnant pas de naturaliser le psychisme, comme ultime illusion scientiste d'atteindre la Vérité.
Plus modestement, il s'agit de
mettre les théories existantes au service de personnes aux prises avec des situations réelles et concrètes. Un retour aux
sources en quelque sorte ...
Autrement dit, il s'agit de faire retrouver aux théories leur vocation de servir l'humain et non de
s'en servir pour asseoir des positions de pouvoir relevant d'intérêts
éloignés de la science.
Cette démarche instrumentaliste fondée sur un éclectisme technique,
permet une intégration conceptuelle.
Autrement dit, les visions du monde
promues par les théories psychothérapeutiques ne sont pas nécessairement
incompatibles, car la complexité du Réel étant ce qu'elle est, nul(le) n' est tenu(e) de
n'avoir qu'une seule vision
du monde, celle-ci n' étant au fond jamais qu' une hypothèse (ou un ensemble d' hypothèses).
Les questions philosophiques peuvent en effet recevoir plusieurs réponses ou être indécidables,
ceci selon les personnes ou bien chez une même personne...
C'est pourquoi elles font débat et ne sauraient être tranchées. C' est aussi pourquoi ceux
croyant détenir des réponses
définitives, ou faisant comme si les vérités dernières étaient accessibles, sont
prisonniers de systèmes de pensée fermés, sans dialectique,
toutes choses dommageables dans notre domaine.
Du point de vue intégratif, seules les situations réelles et concrètes
où sont actées les psychothérapies, sont pertinentes pour déterminer quel
système conceptuel et quelles techniques peuvent ou doivent être utilisées[4].
En effet, les caractéristiques de ces situations, à savoir le cadre
(institution, entreprise, cabinet,...) et les acteurs (le patient, ses proches, d' une part, le thérapeute, sa théorie et ses
techniques, d' autre part) sont les éléments décisifs dans ce sens.
En outre, l' important n'est pas de savoir si l'homme est fondamentalement bon
ou mauvais, ou s' il n' est capable que d'
ambivalence, ceci revenant à pêcher par excès de certitude, mais de préférer la culture du doute et
l'ouverture aux différents possibles, plus proches d'une démarche scientifique authentique.
L' important est surtout d' utiliser des outils donnant du sens aux faits et
amenant des réponses ou des solutions adaptées.
De ce point de vue, l'important est donc avant tout le patient aux prises avec son monde et son vécu.
Il faut partir de là pour lire les faits avec des concepts adaptés, afin d'orienter le sujet vers les
réponses ou solutions appropriées.
Ainsi, selon la personne, la problématique et
sa saisie subjective, un
cadre théorique et technique peut ponctuellement ou durablement, s' avérer pertinent pour
élaborer des solutions et des réponses.
La psychothérapie est ainsi une procédure de résolution de problèmes,
dans le sens noble du terme, une co-construction de solutions
dépendant en partie de chacun(e) des protagoniste(s).
Pour en revenir à la formation aux
psychothérapies, la situation est plus confuse encore dans le secteur privé. En
effet, toutes sortes de formations
allant de quelques jours à quelques semaines ou plusieurs années, avec des
volumes horaires très variables également, sont proposées pour devenir psychothérapeute.
Par
ailleurs, certains professionnels de la psychothérapie relationnelle notamment, revendiquent une formation spécialisée hors
cadre universitaire, et prétendent qu'il n'existe pas de formation universitaire à la psychothérapie,
en particulier.
Pour eux, la psychologie clinique se réduit à l'étude du psychisme et de ses dysfonctionnements et le rôle du psychologue clinicien, à
celui d' un psychotechnicien-orienteur.
En outre, pour leurs écoles s'inspirant des
idées dominantes en psychanalyse, une psychothérapie personnelle est une
condition sine qua non de la formation des psychothérapeutes.
Les psychothérapeutes évoqués considèrent
aussi comme allant de soi que
les psychothérapeutes soient formés dans un seul cadre théorique (encore que des
formations intégratives existent), et ceci sans que des bases générales solides soient
toujours acquises.
Ainsi, de nombreuses formations ne présentent pas les garanties minimales requises en psychopathologie,
de sorte que les pouvoirs
publics ont du légifèrer dans ce sens.
Enfin, bien que s' inspirant
formellement de la psychanalyse, l'exigence d'une psychothérapie personnelle est posée sans tenir compte du fait que la psychanalyse
n'est pas une psychothérapie.
En effet, le travail psychanalytique relève de l'epiméléia heautou (souci de soi)
et du gnôthi seauton (connais-toi toi-même)[5], en un mot d'une herméneutique du
sujet.
En d'autres termes, oublier que la
psychanalyse n' est thérapeutique que par surcroit et que le clivage normal/pathologique n'a
pas le même sens, réduit beaucoup la valeur de l'argument utilisé.
Plus
précisément, la
psychanalyse n' a pas pour objectif de ramener le sujet souffrant à un mode de fonctionnement normal, neutre ou pur, c'est à dire
débarrassé de sa problématique (ce qui reviendrait à le débarrasser de son
histoire, de ses instances psychiques et de ses censures, et aussi de son formatage conceptuel et de ses croyances).
C' est pourquoi l' analogie en question tenant lieu de justification est au fond une falsification, d' autant plus que les positions de Freud
et d'autres psychanalystes sur ces
questions sont bien plus complexes et nuancées i[6].
Dans ces conditions, le travail sur soi en question parait
être une stratégie d' affiliation sans grand rapport avec la science.
Ce point de
vue est renforcé par le fait que ces psychothérapies réalisent un conditionnement dans un mode de pensée unique,
car elles sont l' application orthopédique des théories mises en œuvre.
La théorie et la pratique psychanalytiques visent au contraire à faire prendre
au sujet la mesure de son désir et de ses manques, de son inconscient et du fait
que le symptôme c' est lui-même (Lacan) toutes choses étant l'inverse de l'ego-psychologie
psychothérapeutique.
C' est
pourquoi ce mode de pensée parait peu susceptible de donner au psychothérapeute, le recul approprié par rapport à
sa problématique, récupérée à des fins de prosélytisme institutionnel et personnel, via les tenants de ces écoles.
En tout état
de cause, le problème n' est pas tant d' en finir avec une problématique
et d' atteindre une position neutre ou épurée
de tout risque de contamination, que de discerner cette dimension personnelle,
de
la prendre en compte et d'être à la bonne distance de celle-ci.
Cette prise de distance est une ouverture aux différents possibles, sans rapport
avec une illusion de pureté, de neutralité ou d'objectivité.
Plus précisément, le travail sur les fragilités personnelles du thérapeute pouvant introduire une distorsion
dans sa compréhension de la problématique du patient [7], est bien sûr très utile. Cependant,
il peut prendre des différentes formes. C'est pourquoi l'exigence d'une seule
forme est à la fois un déni et une occultation posant un réel problème.
Formulée différemment, la question est de savoir si le thérapeute tire sa compétence de ce qu' il est, ou bien de ce qu' il sait, de ce qu'il sait faire, et de ce qu' il sait faire faire à ses patients[8].
L' idée que le candidat thérapeute doit changer dans son être et que ce changement passe obligatoirement par un travail
thérapeutique personnel, différencie radicalement travail thérapeutique personnel et formation théorique et pratique, c' est à dire
connaissance (du sujet, de soi,...[9]), au point d' en faire deux domaines de nature et de visée radicalement différentes.
C'est pourquoi cette idée est douteuse, de même que la prétendue résistance invoquée par certains, de la part de ceux qui refusent "obstiné ment" de se soumettre aux
effets d' une psychanalyse ou d' une psychothérapie personnelle. Ces arguments tautologiques ne sortent pas du système de pensée mis en œuvre,
notamment.
Au contraire de cela, les analogies évoquées par de nombreux auteurs entre
psychothérapie et pédagogie et entre psychothérapie et
éducation sont assez fréquentes.
Toutes les psychothérapies centrées sur la recherche de solutions, utilisant les techniques de résolution de problèmes, ou encore les théories de
l' apprentissage, en témoignent.
Par ailleurs, le fait que la théorie du thérapeute est un élément essentiel du processus, voire le plus
important, ne saurait faire de doute.
En tout état de cause, c' est encore une question philosophique que de savoir si ce qu' un sujet est, est
fondamentalement différent de ce qu' il sait, et seule une position dogmatique peut répondre de manière tranchée à cette question.
Quoi qu' il
en soit, poser qu' un psychothérapeute doit dans tous les cas s' être soumis à une psychothérapie personnelle, pour éviter de projeter sur le patient des
éléments de sa problématique personnelle, c' est affirmer qu'aucun professionnel n'est suffisamment savant et mature, pour
éviter de le faire sans ce travail préalable.
Or cette affirmation appelle deux objections. La première est que la question sous-jacente est mal
posée, car dans tous les cas, le thérapeute projette d' une manière ou d'une autre ses croyances, ses valeurs, sa vision du monde comme nous l' avons
expliqué .
La seconde objection, plus cruciale, c' est que cette affirmation dépasse ce
qu'il est scientifiquement possible d' affirmer, comme c' est le cas de toutes
les conceptions qui prétendent atteindre la Vérité, c'est à dire proposer plus
qu'un modèle (D. Anzieu).
Affirmer qu' une attitude
neutre ou objective est possible, c' est nier l' évidence que l'objectivité n'
existe pas dans les sciences humaines portant sur la
subjectivité, c'est à dire ici le fonctionnement psychique.
En d' autres termes, c' est oublier que l'
observateur est inclus dans l'observation. Autrement dit, l' observateur et l' observé font partie de la situation que le premier tente de décrire, or ce décentrement renvoyant à
la seule objectivité possible, fait grandement défaut chez des auteurs
présentant comme des évidences allant de soi, des options et des choix personnels.
Quoi qu' il en soit, en outre, aucune étude sérieuse n' a jamais corroboré le
postulat en question, et à défaut de ce travail irréalisable parce que portant
sur un dogme, le dogme en question ne saurait que perdurer ou, ce qui est moins
probable, disparaitre.
C' est enfin faire injure à tous les thérapeutes, systémiciens et cognitivistes notamment, pour qui ce que le thérapeute sait, sait faire, et sait
faire faire à ses patients, est la matière même de sa compétence.
Par conséquent, que les détracteurs de cette position se donnent pour objectif la
mission hautement éthique de définir les règles d'une profession, à partir du dogme en question, parait outrancier
comme la plupart de leurs
affirmations.
Un seul intérêt indiscutable se situe au niveau de l' expérience concrète de la psychothérapie
en tant que patient. Mais que devient l'apport de ce vécu, s' il n' est initié que pour satisfaire une
exigence extérieure, et est-il nécessaire et juste d' imposer cette exigence ? Pour
nous rien n'est moins sûr, sauf à prendre le risque de tomber dans un dogmatisme ferment de
l'obscurantisme et du
sectarisme.
En tout état de cause, la volonté du sujet (candidat thérapeute ou patient)
doit être respectée, et cette démarche de psychothérapie personnelle, ne peut se faire
valablement que si elle procède de son initiative.
Quoi qu' il en soit, dans le contexte évoqué, le psychologue clinicien se voit ramené au rang de
simple technicien, voire d' agent d' orientation vers d' autres spécialistes : psychiatre, psychothérapeute ,
etc... ceci constituant une attaque dégradante de la
profession et évacuant une partie essentielle de sa substance.
Par ailleurs enfin, la Faculté de Médecine estime que les psychologues cliniciens sont habilités à effectuer des psychothérapies sous
prescription d' un psychiatre, alors que le Code de la Santé Publique stipule
que Le psychologue ne fait pas partie des professionnels de santé et n' est pas un auxiliaire médical.
Elle réédite en cela une opposition tenace à l' autonomie des psychologues datant de 1951, à
l' époque de la création du statut des assistants en psychologie, dont faisaient partie les rééducateurs des troubles du comportement (à
l'aide de la psychothérapie)[10].
Dans un certain nombre de troubles psychologiques, un traitement psychothérapique peut être institué. Cette
psychothérapie est différente de la psychanalyse, il s' agit en fait d'entretiens en face à face. Les psychologues cliniciens possédant une
formation reconnue en psychopathologie sont habilités à conduire une psychothérapie, mais celle-ci sera prescrite par un médecin psychiatre
.[11]
Pour l'Académie de Médecine, un psychologue clinicien est donc un thérapeute par sa formation, ceci
signifiant que l' étude du psychisme n'est qu' une partie de son travail consistant à promouvoir la santé psychique et l' autonomie de la
personne. Cette conception est beaucoup plus proche de l' esprit et du code de déontologie de la profession, définissant
les missions du psychologue, missions difficilement concevables sans l' apport des techniques psychothérapeutiques formant la trame des entretiens cliniques.
Chapitre 1 : Le titre de psychologue et la définition de la profession
- Article 4 - Le psychologue peut exercer différentes fonctions à
titre libéral, salarié ou d'agent public. Il peut remplir différentes missions, qu'il distingue
et fait distinguer, comme le conseil, l'enseignement de la psychologie, l'évaluation, l'expertise, la formation, la psychothérapie, la recherche, etc.
Ces missions peuvent s'exercer dans divers secteurs professionnels.
De ce
qui précède, on retiendra principalement que le champ de la psychologie clinique et des psychothérapies est un champ très politisé, dans lequel les
enjeux scientifiques s' éclipsent souvent au profit d'enjeux de pouvoir, de places sociales et de domination.
Aussi, les définitions des fonctions et des
rôles de chacun varient largement selon la place qu' occupent les intervenants dans le procès de la culture de masse concernant les produits de la
psychologie.
Au delà de ces faits, il nous reste heureusement des textes
importants comme autant de jalons historiques et déontologiques pour nous
rappeler d' où vient et où va la psychologie clinique, indépendamment de ce que certains en pensent ou s' autorisent à
en dire.
[1]Selon cette loi, les psychiatres et les psychologues sont psychothérapeutes de droit. Même si le décret d' application non encore publié, prévoit des
conditions précises de formation en psychopathologie, il y a lieu de penser que cela ne changera rien pour les psychologues cliniciens et pour les psychiatres.
[2]Voir D. Lagache L' Unité de la psychologie , Quadrige Grands Textes, PUF, 7e édition, juin 2004, p32 - Celui qui est considéré comme le fondateur de la
Psychologie Clinique en France, définit le programme de celle-ci: l'humanité de l'objet la spécifie moins que l'attitude méthodologique : envisager la
conduite dans sa perspective propre, relever aussi fidèlement que possible les manières d'être et de réagir d'un être humain concret, complet aux prises avec
une situation, chercher à en établir le sens, la structure et la genèse, déceler les conflits qui la motivent et les démarches qui tendent à
résoudre ces conflits, tel est en résumé le programme de la psychologie clinique.
[3]Chapitre 2 du Code de Déontologie, Article 30:...Les
enseignements de psychologie destinés à la formation continue des psychologues ne peuvent concerner que des personnes ayant le titre de
psychologue...
[4] Précisons ici au passage que nul n' a le monopole des concepts appartenant aux différentes disciplines, contrairement à ce que
certains locuteurs laissent parfois entendre.
[5]L' herméneutique du sujet, cours au Collège de France, 1981-1982, Michel Foucault, Seuil, fév. 2001, p.10
[6]il est incontestable que les analystes n' ont pas complètement atteint, dans leur propre personnalité, le degré de normalité psychique auquel ils veulent faire accéder leurs patients (p.263)Nombre d' analystes
apprennent à utiliser des mécanismes de défense qui leur permettent de détourner de leur propre personne des conséquences et exigences de l' analyse
(p.264)chaque analyste devrait périodiquement se constituer en objet d'analyse (p.265), in Analyse avec fin et analyse sans fin, Résultats, idées, problèmes, II, 1921-1938, Freud, PUF, 6e éd., 2002.
[7]il est décisif que
l' analyste ait suffisamment appris de ses propres errements et erreurs, et qu'il ait soumis à
son pouvoir les points faibles de sa personnalité in Analyse avec fin et analyse sans fin, Résultats, idées, problèmes, II,
1921-1938, Freud, PUF, 6e éd., 2002., p.262.
[8]JM Petot, la formation des
psychothérapeutes comportementalistes et cognitivistes
[9]L'histoire de la vérité est entré e dans l' âge moderne, le jour o๠on a admis que ce qui donne accès à
la vérité , c' est la connaissance et la connaissance seulement … Michel Foucault, ibid. p. 19
[10]«1951-1971, vingt ans d'enjeux à
propos du statut professionnel des psychologues - Actes des journées d' études du groupe d' études pluridisciplinaires d' histoire de la psychologie, juin 1993, p.299-316, R. Samacher
[11]Rapport adopté à
la session du Conseil national de l' Ordre des médecins le 2 juillet 2004, Dr Piernick Cressard - LA REGLEMENTATION DU TITRE DE PSYCHOLOGUE
Mise à jour de janvier 2012 : Le Décret d'application de la loi concernant le titre de psychothérapeute est actuellement en cours d'application. Les psychologues cliniciens diplômés de Paris 8 pourront utilement consulter le site de l'UFR pour leur information sur le titre de Psychothérapeute(clic)