Françoise Zannier - Psychologue et Docteur en Psychologie, à Paris, sur site et en ligne - Tél. 09 81 62 89 40 - contact@psychologue--paris.fr
La compréhension et le développement de modèles pertinents en psychologie nécessitent des connaissances pointues et un regard critique souvent réservés aux seuls spécialistes.
Accueil psychologue--paris.fr -> Actualités du Coaching et de la Psychothérapie -> Le Fil
AVERTISSEMENT |
(cliquez sur les titres pour accéder aux articles et aux sites présentés dans cette page)
On apprend plus de nos erreurs que de nos succès (<- clic) - Un paradoxe apparent est souvent dépassable -
"En pédagogie comme en psychologie, il est essentiel de ne pas confondre l'apparence ou la surface des choses avec la profondeur, autrement dit avec le tout de la réalité psychique.
De même, il ne faut pas confondre le sens premier des choses avec celui découvert quand on les interroge plus précisément. Pour illustrer cela, nous allons tenter d'expliquer les processus
d'apprentissage d'un point de vue psychanalytique et cognitif. Le but est de dédramatiser l'erreur et l'échec en en expliquant la nécessité et l'utilité, non sans avoir
précisé le fond sur lequel ces faits viennent s'inscrire..."
Commentaire :
Un article de Françoise Zannier sur
pedagopsy.eu, à méditer...
A la rencontre des sociopathes ordinaires (<- clic)
"Qu'y a-t-il de commun entre le collègue harceleur qui humilie son voisin de bureau, le norvégien Breivik qui tue sans remords 77 jeunes, et l'amoureux jusque-là
transi qui envoie un texto de rupture en trois mots (« je te quitte ») à sa compagne de plus de dix ans ? Une inconcevable froideur [ê€ê] Les psychologues qui osent « regarder le mal dans les yeux », décrivent la catégorie du « sociopathe près de chez vous » "
Commentaire :
Une société a les malades mentaux et les déviants qu'elle mérite.
De ce point de vue, il n'est pas sûr en effet que les déterminations strictement personnelles soient les plus importantes et il n'est pas notre propos de répondre à
cette question.
Ce qui est sûr, en revanche, c'est que les influences sociales sont extrêmement puissantes, quelles que soient les voies et multiples relais qu'elles empruntent (medias, groupes sociaux, famille, etc...).
A cet égard, la sociopathie peut être vue comme une réponse hypertrophiée et déformée au niveau individuel, à
des problèmes existant au niveau social.
Les sociopathes présentent en effet de manière caricaturale et comme en miroir, des caractéristiques observables au niveau social.
Autrement dit, si la vie de chaque être humain (ou de chacun de nos voisins) avait l'importance et la reconnaissance qu'elle mérite au niveau social, la sociopathie serait sans doute moins répandue et grave que c'est souvent le cas.
Ce n'est pas l'époque actuelle qui nous contredira, au moment où
"la crise économique" qui est essentiellement une crise des valeurs morales, soulignons-le, laisse sur le carreau toujours plus de personnes.
Autrement dit les sociopathes cités n'ont pas qu'une inconcevable froideur en commun.
Il ont aussi et peut-être surtout conscience de l'insignifiance de la plupart de leurs contemporains au niveau social, du peu d'importance de leurs personnes et de leurs vies, y compris de leur propre insignifiance ou moindre importance, dans de nombreux cas.
A partir de cette prise de conscience, la bascule devient facile vers des comportements sociopathes, le raisonnement sous-jacent pouvant être : "si personne ne compte vraiment pour personne (à
part les puissants), et si moi-même je ne compte pas vraiment, pourquoi les autres devraient-ils compter pour moi ?".
Les politiques publiques par ailleurs notamment, sont essentiellement préoccupées par des statistiques et assimilent de facto les souffrances individuelles à
des "quantités négligeables".
L'habitude de jongler avec les chiffres à plusieurs zéros fait perdre de vue les réalités concrètes que beaucoup de gens vivent, sauf parfois à
l'occasion de faits divers choquants, comme lors de l'incendie d'un immeuble insalubre récemment.
On peut d'ailleurs à
bon droit se demander si les cas Breivik et autres ne se produisent pas inconsciemment pour attirer l'attention sur eux en réponse parmi d'autres, à
l'indifférence et à l'hypocrisie généralisées dont il est question ici.
Quoi qu'il en soit, on ne peut pas vouloir que les gens s'estiment et se respectent entre eux,
au niveau individuel, si ce n'est pas assez, voire pas du tout le cas au niveau social.
L'individualisme outrancier et cynique de la société moderne et le délitement du lien social qui en résulte, est une réalité génératrice de sociopathie,
indépendamment des autres facteurs entrant en ligne de compte. La dissolution des solidarités traditionnelles aussi. Qu'on réduise le problème de la sociopathie à
un problème psychiatrique personnel est dans ces conditions, une vision à la fois partielle et partiale des choses.
Réflexion sur le Management : Et si le Management se manageait lui-même ? (<- clic) "Le monde est dangereux à vivre, non à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire" -
Albert Einstein.
Article publié le 2012.05.12
Psychologie positive : quand la psychologie devient une idéologie (<- clic) Par sa rationalité l'homme accède à un monde où
il n'est pas simplement question de" ce qui est" mais de "ce qui doit être", et où
interviennent des questions de valeur.... Article publié le 2012.04.09
PETITION INTERNATIONALE POUR L'ABORD CLINIQUE DE L'AUTISME (<- clic) à l'initiative de l'Institut psychanalytique de l'Enfant
(Université populaire Jacques-Lacan)
- Les associations,
- les professionnels impliqués dans l'accueil, le soin et l'accompagnement des sujets autistes,
- les parents dont les enfants sont accueillis en structure médicale ou médico-sociale,
- les citoyens concernés, français ou non, tous signataires de cette pétition
- demandent à ce que la psychanalyse, ses recherches et ses praticiens, cessent d'être
diffamés par des allégations visant à les déconsidérer;
-
souhaitent que les pouvoirs publics prennent en compte le souci légitime des familles, sans négliger pour autant le travail que, depuis des décennies, les équipes de professionnels
accomplissent auprès des enfants et des
adultes autistes dans le cadre des secteurs de psychiatrie, des consultations privées, des institutions médico-sociales. Ce travail bénéficie, dans de très nombreux cas, de la formation
psychanalytique des intervenants;
-
souhaitent que l'inquiétude des familles ne soit pas exploitée pour désigner des boucs-émissaires, ni dénigrer des professionnels engagés
à promouvoir les institutions et les pratiques qui garantissent que l'enfant et sa famille
seront respectés dans le moment subjectif qui est le leur ;
-
considèrent qu'en France, la représentation nationale saura, dans sa sagesse, éviter de se prononcer sur un problème de santé publique qui, loin d'être négligé, est depuis longtemps pris en considération
;
-appellent de leurs vœux la mise en place d'un plan capable d'assurer les moyens humains et structuraux nécessaires à la poursuite des soins et de l'accompagnement éducatif qu'appelle la situation singulière de chaque
enfant et adulte souffrant d'autisme.
Commentaire :
Il faut remercier l'Institut psychanalytique de l'Enfant et diffuser le texte in-extenso de cette pétition en souhaitant que le plus grand nombre possible de personnes
aillent sur le site de l'
l'Institut psychanalytique de l'Enfant (<- clic) et signent cette pétition.
Il est intolérable en effet de voir la psychanalyse dénigrée par des
personnes n'y connaissant rien ou pas grand chose et s'en tenant uniquement à leur opinion purement personnelle et a priori, quand elle ne résulte pas de la propagande anti-psychanalytique scandaleuse
menée par des opposants sans scrupules de tous bords, préoccupés par leurs seuls intérêts ou par ceux mal compris des patients et de leurs proches.
S'en prendre ainsi à
la psychanalyse sans aucun discernement malgré son intérêt majeur et irremplaçable en clinique, est de l'ordre d'une imposture intellectuelle parmi les plus aberrantes et honteuses qui soient.
Autisme : le haro sur la psychanalyse continue...
L'autisme est un bon exemple du conflit que certains n'ont cesse d'entretenir entre psychanalyse et théories biologiques,
ainsi qu'entre psychanalyse et psychothérapies cognitivo-comportementales.
Ce comportement d'exacerbation des clivages empêche une discussion à la fois objective, saine et sereine,
qui devrait pourtant s'imposer à tous....
Lire l'article complet...
(<-clic)
Dialogue avec Serge Hefez - Surprotéger un enfant - un article de Violaine Gelly dans Le Monde - Juin 2011
Commentaire :
Surprotéger un enfant n'est pas trop l'aimer mais mal l'aimer, voire ne pas l'aimer du tout... La surprotection jusqu'à l'étouffement
traduit une peur et/ou un manque de confiance des parents beaucoup plus qu'un excès d'amour" (manque de confiance en l'enfant, en eux-mêmes, ou encore dans le monde extérieur")
En fait
on ne peut pas aimer excessivement quand on sait ce qu'aimer veut dire"
des dictons populaires nous mettent sur la voie comme le "qui aime bien châtie bien" ".
Rien à voir avec la surprotection ou la dépendance affective de parents ne supportant pas de laisser
leurs enfants prendre le moindre risque ou de les voir mécontents ou souffrants...
Il ne faut donc pas confondre amour excessif et dépendance affective, surprotection ou encore étouffement de la part
des parents"
Mal-aimer n'est pas trop aimer" on ne peut pas aimer trop quelqu'un, mais on peut mal l'aimer faute de pouvoir et peut-être surtout de savoir aimer" aimer s'apprend car
il y faut une philosophie, des connaissances" c'est en interrogeant la pseudo-évidence du verbe "aimer" qu'on commence à mieux comprendre et savoir ce qu'il signifie"
Je
suis pour l'école des parents et par ailleurs je m'insurge quand je lis : "les psys ont toujours affirmé du moment que vous les aimez rien n'est grave" car rien n'est plus faux et
susceptible de dévoyer le débat... la vérité c'est qu'il y a des quantités d'écoles de psychologie et que toutes les écoles ne se valent pas" loin s'en
faut ! A bon entendeur donc ....
Je conteste également quand je lis "aujourd'hui les parents ne supportent plus la haine de leurs enfants"" car c'est une généralisation
abusive" ce n'est pas en effet le cas de tous les parents, très loin de là. Donc quel débat veut-on ? C'est un peu léger pour un article se présentant comme "scientifique".
De même quand je lis "les familles aujourd'hui ne sont plus régies par des lois extérieures mais par la paradoxale obligation d'aimer d'être libres et heureuses""
c'est totalement faux et heureusement pour nous ! Serge Hefez oublie-t-il que les lois sont faites pour protéger les humains de ce qu'ils seraient tentés de faire si elles n'existaient pas ?
c'est pourtant Freud qui a dit cela..
Pas de difficulté en revanche avec "la paradoxale obligation d'aimer d'être libres et heureuses" ou encore l'affirmation que "notre
société Prozac nous fait confondre la tristesse et le deuil avec la dépression" " c'est bien dit mais un peu rebattu...
Un appel unitaire des organisations associatives et syndicales des Psychologues
Sortir de la souffrance au travail - par Christophe Dejours dans Le Monde du 21 Février 2011
"...parmi les dirigeants, certains ont des doutes sur la validité des méthodes de gestion et de management dont ils savent qu'elles sont en cause dans les ravages humains du travail
auxquels on assiste aujourd'hui, sans omettre qu'eux aussi commencent à souffrir sérieusement de la déstructuration du vivre-ensemble à la tête des entreprises, des administrations et
de l'Etat [...] Le tournant gestionnaire inauguré dans les années 1980 se traduit aujourd'hui par un découplage tragique entre le travail ordinaire et la culture""
Commentaire :
Les méthodes de gestion et de management utilisées dans la plupart des DRH correspondent à l'idéologie dominante dans les directions des entreprises.
Ainsi, pour être efficaces, elles privilégient les impératifs de productivité et de rentabilité, autrement dit de pouvoir, de maitrise et de domination régnant dans le monde du travail.
Ce monde est en effet par excellence celui où les rapports de forces hiérarchiques sont les plus évidents et déterminants, y compris lorsque les hiérarchies en question sont dites "
horizontales".
Plus généralement, les méthodes utilisées sont le reflet de la compétition et de la concurrence généralisées existant à
tous les niveaux de la vie économique et sociale. Les raisons de cet état des choses sont donc à rechercher du côté du darwinisme social corrélatif du système capitaliste,
le tournant gestionnaire des années 80 n'étant qu'un symptôme parmi d'autres de ce mode structurel de fonctionnement.
Dans ces conditions, la coopération au sein des entreprises
ne peut être qu'une coopération essentiellement fonctionnelle visant la productivité et la rentabilité, le vivre-ensemble étant de facto relégué au second plan.
Bien des indicateurs montrent en effet que ces paramètres sont souvent opposés quand ils ne sont pas pleinement contradictoires.
Pour le dire trivialement, Il ne suffira donc pas de prêcher le vivre-ensemble
dans les entreprises sur un mode quasi-incantatoire, pour que ce vivre-ensemble devienne une réalité de premier plan.
En d'autres termes, même si les mesures préconisées
par Christophe Dejours devraient être appliquées de manière urgente. il est à craindre que la dégradation des rapports entre travail et santé mentale soit fatale malgré
tout dans de nombreux cas.
En effet, les meilleurs outils ne sauraient donner d'excellents résultats s'ils sont mis au service d'objectifs mal définis ou encore pervertis. En conséquence,
le remplacement des méthodes individuelles quantitatives d'évaluation par des méthodes contradictoires qualitatives, par exemple, ne changera rien de fondamental tant que les impératifs principaux
cités plus haut, ne seront pas eux-mêmes modifiés de manière appropriée.
Autrement dit encore, il y aura toujours la manière "quantitative" et la manière "qualitative" de se
débarrasser d'un collaborateur devenu indésirable, et les rapports de force étant ce qu'ils sont, il est à craindre que les méthodes contradictoires préconisées ne soient
dans bien des cas que des simulacres de concertation, jusqu'à nouvel ordre le cas échéant.
Une approche systémique devrait donc s'imposer dans la mesure où, au point où nous en sommes,
seules des lois nationales et internationales pourraient équilibrer efficacement les rouages du système en question en venant limiter les désirs démesurés voire démentiels de pouvoir et de
puissance de certains notamment, désirs sous-tendant la spirale interminable de surenchères qu'on observe en matière de productivité et rentabilité (diminution ou limitation des masses salariales et
des charges sociales par délocalisations, externalisation de tâches, suppression ou non-création de postes, précarisation des contrats de travail, baisse des salaires, licenciements, plans sociaux,
évaluations psychométriques individuelles de plus en plus sophistiquées à défaut d'être de plus en plus pertinentes, pressions hiérarchiques constantes, etc,,..).
Dans ce contexte, seules des lois respectées de tous pourraient faire changer les choses dans le sens d'une répartition plus juste des richesses en particulier, en commençant par le respect rigoureux des
Droits de l'Homme (logement, nourriture, etc...) et de la dignité humaine, toutes choses dont les exigences sont loin d'être satisfaites, y compris dans les démocraties occidentales, comme en
témoignent de nombreuses associations humanitaires (ATD quart-monde, MRAP, Secours Catholique, Compagnons d'Emmaüs, Armée du Salut, Enfants de Don Quichotte, etc...).
En effet, si l'on veut
réellement éviter les tragédies représentées par certains licenciements notamment, il faudrait à l'évidence avant tout qu'aucun licenciement ne puisse équivaloir
à une mort sociale symbolique ou réelle, inévitablement génératrice de dépression, voire de
suicide ou de tout autre passage à l'acte désespéré.
A noter qu'on touche ici à des questions renvoyant aux oppositions de fond existant entre psychanalyse et psychologie cognitive.
Autrement dit, à tous les niveaux des entreprises et des organisations sociales (familles, groupes, associations,...) le moi vu comme instance désirante est à opposer notamment au moi vu comme instance
de décision rationnelle. Ceci valant autant au niveau groupal social qu'au niveau personnel singulier, via les problématiques du leadership et de la gouvernance d'un côté, et de la vie ou de la
survie, de l'autre.
Or jusqu'ici, pour le dire brièvement, les notions de "bénéfice" et de "plus-value" au sens large, épinglées comme "plus-de-jouir" en particulier, semblent bien
être les pierres angulaires contre lesquelles nombre de bonnes intentions managériales humanistes et rationnelles sont mises en échec.
Freud, un savant de son temps ? Partout dans le monde, la psychanalyse a fait l'objet d'évaluations, comme toute autre théorie scientifique. Sauf en France, où
les milieux philosophiques et littéraires exercent une mainmise sur cette discipline, ce qui empêche de la tester en toute sérénité".
Cerveau et Psycho - Janvier-Février 2011
Commentaire : On l'a dit, on l'a redit, on l'a re-re-dit en 2004 : "la souffrance psychique ne se mesure pas... mais malgré cette évidence,
la désinformation continue" Rappelons donc ici que la psychanalyse, et par extension la psychologie clinique (à ne pas confondre avec les recherches en clinique) n'a pas obligatoirement
à être évaluée à partir des critères propres aux sciences dures (dites aussi sciences exactes), malgré ce que s'acharnent à soutenir les partisans de ces
dernières, pour qui une science doit obligatoirement répondre à leurs critères, et qui sont trop "contents" de pouvoir ainsi contester à la psychanalyse sa qualité de "
science""
Rappelons aussi que les approches qualitatives (non-expérimentales) représentent une tradition à la fois très riche et ancienne dans les sciences humaines. Qu'il est donc
absurde de vouloir supprimer ces approches pour
imposer à leur place, les seules approches quantitatives (expérimentales ou semi-expérimentales).
"Oubliant" délibérément l'existence des sciences humaines,
anciennement dénommées sciences morales (cf le site de l'
Académie des Sciences Morales et Politiques), de nombreux scientifiques veulent ainsi imposer à tous un mode de pensée unique et totalitaire, dans lequel les mathématiques et les statistiques, i.e. les approches (semi)quantitatives, sont le seul et unique critère de la scientificité" et pratiquent ainsi pour des raisons politiques évidentes, un amalgame inacceptable pour de très nombreux psys...
La plupart des gens ne s'informent pas assez pour prendre part aux décisions médicales les concernant - Psychomedia - Septembre 2010
"Reconnaissez que vous avez le
droit d'être impliqué dans vos propres soins médicaux. Si votre médecin vous dit seulement pourquoi vous devriez faire quelque chose et ne discute pas des raisons pour lesquelles vous pourriez
ne pas le faire, demandez l'information de toute façon..." conseille Zikmund-Fisher.
Commentaire : Un excellent conseil et une règle de conduite qui sont malheureusement peu voire du tout pris en compte par la plupart des patients et des médecins...
"Secrets de psys. Ce qu'il faut savoir pour aller bien", sous la direction de Christophe André : comportementalisme à visage humain -
Le Monde du 18.01.2011
" ...Cette révélation de soi n'a rien d'évident. Elle est aux antipodes de la psychanalyse où
l'engagement du thérapeute repose sur le principe de la neutralité bienveillante. Une démarche cohérente avec la manière dont fonctionne la cure psychanalytique. Mais pas les thérapies
cognitivo-comportementales (TCC) fondées sur des techniques reproductibles. Ces thérapies cherchent à débarrasser le patient d'un symptôme, alors que, pour les psychanalystes, le symptôme
n'est que le point d'appel de conflits inconscients [...] On se confie pour soulager le patient et non soi-même, poursuit le psychiatre de Sainte-Anne, pour accrocher son intérêt.
Ce peut être un ingrédient, un catalyseur à certains moments pour débloquer la situation, mais êa n'est pas au centre du traitement ..."
Commentaire : En lisant cet article on se demande une fois de plus quand finira la guerre de clochers entre TTC et Psychanalyse ? On comprend en effet que Christophe André fait
référence implicitement à la cure type inventée par Freud au début du siècle dernier" mais comme d'habitude chez les détracteurs de la psychanalyse, on s'aperçoit que de
nombreux éléments explicatifs sont "oubliés" ou "passés sous silence", comme le fait que la cure type connait d'infinies variantes, chaque psychanalyste ou psychologue s'y
référant, réinventant la cure princeps d'une manière personnelle et souvent fort éloignée de celle-ci" En l'occurrence, les lecteurs doivent savoir que de très nombreux psys,
toutes catégories confondues, n'ont pas attendu la dernière vague des TCC pour confier certaines choses de leur vie à certains patients et à certains moments, sans bien entendu faire de ces confidences
le centre du traitement, c'est un premier point"
Le second point c'est que la neutralité bienveillante ne consiste pas à rester de marbre ou indifférent en présence d'un patient,
que ce soit dans la cure type ou dans les innombrables PIP (Psychothérapies d'Inspiration Psychanalytique) en ne révélant jamais rien de soi notamment. Elle signifie
plutôt que le thérapeute n'est pas impliqué dans la vie du patient comme le sont ses proches et amis notamment, et que cette position d'extériorité lui permet d'avoir une bien plus grande
objectivité dans la relation en question, tout ceci en outre des savoirs et des compétences acquis par sa formation" Il n'y a donc rien d'antinomique entre le principe de neutralité et celui
d'éventuelles confidences personnelles que tout psy peut toujours faire, en accord ou non avec la doctrine qu'il applique, car la réalité des pratiques est bien plus complexe et diversifiée
que ne le laisse entendre la logique binaire de l'article en référence.
Enfin, dire que "le symptôme n'est que le point d'appel de conflits inconscients pour la psychanalyse" est faux,
car les choses ne s'arrêtent pas là. En effet, le but n'est pas simplement de mettre au jour des conflits inconscients mais de les résoudre ou tout au moins de les diminuer et de les rendre plus
supportables ou mieux vivables par le patient"
Autrement dit, fondamentalement le but est le même que dans les TTC, mais de nombreux psychothérapeutes cognitivo-comportementalistes préfèrent
s'acharner à dénigrer la psychanalyse en faisant flèche de tout bois pour ainsi dire...
Les philosophes aussi ont un
cœur".« Il y a une usure du discours psy. L'intérêt pour la philosophie censée avoir une portée universelle marque peut-être le recul du nombrilisme
encouragé par la psychanalyse qui fait du sujet le centre de toute chose et passe tout au crible de son ressenti.»
Commentaire : Un problème avec les philosophes comme avec les psychologues et autres psys, c'est que dans la plupart des cas il n'y a pas une seule mais des vérités plurielles,
dont certaines réunissent il est vrai, des consensus autour d'elles, mais il est essentiel de savoir que ces consensus sont toujours à la fois relatifs et limités aux groupes qu'ils concernent
" c'est pourquoi on sait bien qu'un discours n'a de sens que dans un contexte partagé (notion de références communes).
Ainsi, concernant la question de savoir ce qu'est l'amour,
chacun a une définition souvent fort personnelle et différente de celle d'autrui, et l'on peut facilement vérifier qu'il en existe pour ainsi dire à l'infini" car en
réalité, on ne peut séparer ce sentiment de la subjectivité qui l'éprouve ou le conçoit, sans précisément le vider de son sens "
En d'autres termes, l'amour
est avant tout un sentiment dont les attendus varient tout autant que les personnes concernées, et la capacité d'aimer n'est elle-même en rien une donnée régulière et constante,
ceci pour des raisons diverses et variées liées à l'histoire personnelle de chacun(e) ou aux épisodes de celle-ci notamment...
Autrement dit, l'amour n'est pas une abstraction ou
une pure idée au sens des philosophes, et de ce fait, l'amour n'a rien à dire sur lui-même, le sens vécu et l'expérience de chacun(e) étant autrement plus importants que le
seul concept ou la "pure représentation" philosophique ...
Il faut donc relativiser l'importance du retour de la philosophie auquel on assiste ces derniers temps pour nous expliquer le sens de
l'amour notamment, de même qu'il faut récuser la portée universelle que certains croient voir dans la philosophie" Ainsi, par exemple et pour faire bref, quel rapport entre l'amour
platonique et l'amour sado-masochiste ? Autrement dit quel rapport entre ces "modèles classiques" de l'amour (le terme de jouissance est souvent mieux approprié) et de la (non-)sexualité ?"
On voit clairement ici qu'on peut justifier "philosophiquement" le meilleur comme le pire, le pire pour les uns étant le meilleur pour les autres (et réciproquement), en amour comme dans bien
d'autres domaines"
Que l'on songe par exemple à la politique, où l'on voit également que l' idée du Bien pour tous est également fort variable, au point que de nombreux
clivages sont inéluctables et que les dictatures elles-mêmes ont "leur philosophie".
Qu'on le veuille ou non et qu'on le sache ou non, la philosophie n'est ainsi jamais qu'une
rationalisation à un moment donné de quelqu'un qui se veut et/ou se dit philosophe (que cette personne soit ou non représentative d'un groupe n'y change rien) mais les philosophes et les
"philosophies",
autrement dit les idées du Bien et du Mal, sont extrêmement variables comme le montrent les exemples évoqués.
Pour toutes ces raisons, l'usure du discours psy
dont parle Christophe André est à la fois une illusion et une négation" illusion que la philosophie peut apporter des réponses universelles, i.e. vérifiables et valables pour tous"
et corolairement, négation de la perversité et des perversions (morales et sexuelles) ou déni de leur existence.
Enfin, dire que la psychanalyse encourage au nombrilisme, c'est méconnaitre la
portée anthropologique et sociologique de celle-ci" c'est ignorer que la psychanalyse représente une révolution dans l'histoire de la philosophie c'est-à-dire des idées que
l'homme entretient sur lui-même" c'est d'ailleurs pour cela qu'elle est enseignée dans les classes de philosophie, tout en n'étant pas une philosophie mais une science humaine...
Question Prioritaire de Constitutionnalité- Paris, le 16 novembre 2010 : Par la voix de son avocat, Maitre Corinne VAILLANT, devant le Conseil
Constitutionnel, le GIA (Groupe Information Asiles),
dans le cadre d'une QPC (Question Prioritaire de Constitutionnalité), a fait valoir ses arguments pour faire reconnaitre l'inconstitutionnalité et l'abrogation de la loi du 27 juin 1990 et la
nécessité de l'intervention obligatoire d'un Juge judiciaire avant toute décision d'hospitalisation sous contrainte (voir la vidéo de cette intervention sur le site du Conseil
Constitutionnel en cliquant sur le titre).
Commentaire :On ne présente plus le GIA et ses actions en faveur des personnes hospitalisées... un grand merci à cette association de défense des intérêts des
patients et plus généralement des droits de l'homme vis à vis de la psychiatrie lourde....
Titre de psychothérapeute - Communiqué du 17.10.2010 - "Dans un communiqué commun, six organisations professionnelles de psychologues... appellent à
un boycott massif de la loi par l' ensemble de la profession....Nous appelons solennellement les psychologues à ne pas demander à user du titre de psychothérapeute dont ils n'ont que faire,
puisqu' ils ont déjà un titre professionnel reconnu. L'exercice de la psychothérapie revendiquée depuis le début de notre professionnalisation et reconnue par les institutions et le
public doit rester une de nos compétences. N'en faisons pas un métier !
Nous appelons tous ceux qui font aujourd'hui appel aux psychologues à ne pas se méprendre sur la valeur du titre de
psychothérapeute qui ne recouvre qu' une petite partie de la compétence professionnelle du psychologue qui est, à ce jour, en France, le professionnel le plus et le mieux formé à la
psychologie et à la psychopathologie.»
Commentaire : A partir du moment où un décret définit qui est psychothérapeute et qui ne l'est pas, au mépris de la loi de 2004 dont il se veut l'application(*) et de
celle de 1985 définissant le statut des psychologues, il ne suffira pas de boycotter cette loi en ne demandant pas le titre de psychothérapeute créé par cette loi. Bien plus encore, les psychologues
concernés devraient continuer d'utiliser l'appellation "psychothérapeute", quitte à enfreindre ce décret totalement inique pour eux. Nul n'est tenu en effet de respecter des lois
injustes comme l'ont soutenu légitimement certains grands penseurs (Victor Hugo, Gandhi, Martin Luther King, etc...). Le courage et la cohérence imposeraient donc aux organisations de psychologues de soutenir
solidairement cette position, au lieu d'inviter les psychologues cliniciens à se soumettre partiellement au diktat en question.
(*) Rappelons qu'au regard de la loi de 2004, les psychologues sont
psychothérapeutes de droit et que le Décret est en pleine contradiction dès lors qu'il assortit cet état de droit, de conditions particulières et injustes de surcroit.
Dépression: 11% des jeunes en détresse
psychologique - Le Figaro du 25.10.2010 -« J'avais 20 ans. Je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel
âge de la vie. Tout menace de ruine un jeune homme : l'amour, les idées, la perte de sa famille, l'entrée parmi les grandes personnes », écrivait Paul Nizan {...}
Seulement 11% des jeunes ont eu recours à un psychiatre ou à un psychologue (...) Les psychanalystes et les psychothérapeutes ont les faveurs des patients parce qu'ils font moins peur.
Mais ils ne peuvent pas détecter les pathologies lourdes comme la schizophrénie ou les troubles bipolaires, estime le Dr Gut-Fayand. Le psychiatre évalue le trouble et détermine un traitement
adéquat. Car les antidépresseurs ne sont pas obligatoires. D'autres solutions existent, comme la relaxation par exemple.»
Commentaire :Cet article est intéressant mais manque de clarté pour plusieurs raisons... Tout d'abord, personne n'ignore qu'un grand nombre de psychanalystes et
psychothérapeutes sont aussi psychologues ou psychiatres, et que beaucoup d'entre eux ont une solide formation en psychopathologie, même lorsqu'ils n'ont pas d'autre
formation ... Dans ces conditions, dire que ;les psychanalystes et les psychothérapeutes ne peuvent pas détecter les pathologies lourdes", sans plus de précisions, c'est risquer d'induire le
public en erreur.
En outre, tout le monde sait ou devrait savoir que seuls les psychiatres, psychologues et psychanalystes inscrits dans les registres d'associations sont psychothérapeutes de droit depuis
la loi de 2004. A cet égard et malgré les précisions apportées par le Décret dont nous ne pouvons débattre ici, il est clair en revanche que la plupart des psychothérapeutes
ni-ni-ni (i.e. ni psychiatres, ni psychologues, ni psychanalystes) n'ont de psychothérapeutes que le nom qu'ils se sont attribué dans leurs organisations, au moins jusqu'à nouvel ordre
, i.e. quand ils auront obtenu leur inscription dans le registre des psychothérapeutes, pour certains d'entre eux"
En conséquence, il faudrait se méfier des catégorisations univoques
se trouvant dans cet article, une catégorie ou appellation pouvant en cacher une autre et n'étant pas à confondre avec une compétence.
De fait, il y a toutes sortes de
"psychothérapeutes" et de "psychanalystes" reconnus officiellement ou autoproclamés, qui pour cette raison n'ont pas grand chose à voir entre eux.... En tout état de cause
et jusqu'à nouvel ordre, seuls les titres de "psychologue" ou "psychiatre", présentent la garantie que le professionnel concerné a reçu une formation reconnue par l'Etat.
APPEL A SOUSCRIPTION DES ORGANISATIONS DE PSYCHOLOGUES pour soutenir le recours en Conseil d'Etat concernant le titre de Psychothérapeute
Commentaire :Merci aux organisations concernées et à tous ceux qui soutiendront cette initiative.
Devant le déferlement du cadrage et de la gestion, par quoi peut-on répliquer ? Comment résister ? |
Comment vivre dans une société matérialiste ?
Christophe André, psychiatre et psychothérapeute, dénonce la société matérialiste psycho-toxique dans laquelle nous vivons. | |
De même, suggérer à chacun(e) de faire des pauses ou des retours sur soi, et "d'être aussi heureux que possible chaque fois que c'est possible pour mieux affronter
le monde tragique dans lequel nous vivons", n'est-ce pas faire reposer les responsabilités de l'anxiété ou du bien-être sur un seul pèle de la dyade individu/société in fine,
après avoir expliqué le contraire ? Il est important de dire les choses le plus clairement et justement possible si nous voulons réellement comprendre ce qu'il y a à comprendre...et transmettre aux
jeunes et aux générations futures notamment, une analyse suffisamment fine qui seule peut permettre d'avoir prise sur les problèmes et de concevoir de vraies solutions" psychologiquement ou
intellectuellement d'abord, puis pratiquement éventuellement... Or, quand on parle d'avoir et de pouvoir pour caractériser la société psychotoxique dans laquelle nous vivons,
comme le fait tout à fait justement Christophe André, on ne peut pas faire l'économie des dimensions à proprement parler politiques des problèmes, si l'on veut être parfaitement
rationnel " |
"...beaucoup de personnes auparavant considérées comme parfaitement saines, disent-ils, pourraient à l'avenir se faire dire qu'elles sont malades. "La nouvelle
édition du manuel réduit la piscine de ce qui est normal à une flaque d'eau",
a déclaré Til Wykes du King's College London.
Commentaire : Il n'est jamais trop tard pour bien faire, comme le montre cet article confirmant ce que les meilleurs spécialistes déclinent depuis des années" autrement dit
non sans ironie : "encore un effort et d'ici quelques années, les multinationales pharmaceutiques et tous ceux que la médicalisation des
problèmes psychiques rassure, finiront peut-être par devenir plus raisonnables"
Le Manuel statistique et diagnostique des troubles mentaux (DSM) édité par l'Association américaine de psychiatrie, qui standardise l'approche des
maladies mentales, n'a pas vocation à théoriser la psychopathologie (E.G.P.,Montpellier 2003)... Mais peu à peu, le monument classificatoire est devenu ce qu'il se défendait d'être :
un manuel de psychiatrie à part entière. Un manuel qui réduit tout trouble psychique ou mental à une somme de symptômes. « C'est un appauvrissement énorme», regrette Pierre Bovet (professeur de
psychiatrie à Lausanne). Ce qui s'est perdu en chemin, c'est la psychopathologie, c'est-à-dire l'effort de comprendre une personne qui souffre dans «la cohérence de son fonctionnement».
La «frénésie descriptive» travaille à plat, la profondeur lui échappe, mais aussi la vue d'ensemble d'un être humain car elle reste collée le nez sur le guidon du
détail"(in Nos vies médicalisées
- Anna Lietti - 20 février 2010. La nouvelle version de la «bible» mondiale de la psychiatrie confirme la tendance à l'inflation
des pathologies. Le DSM est le fer de lance d'un mouvement plus large, celui de la médicalisation de nos existences ".
LA REACTION DES ORGANISATIONS DE PSYCHOLOGUES
(05.06.2010) : Suite à la parution du décret concernant le titre de psychothérapeute, un décret commun concernant les annexes de ce décret et la position des psychologues
"cliniciens" cosigné SNP- SIUEERPP- FFPP à consulter sur le site de la FFPP, ou en cliquant sur le lien suivant :
Commentaire : on ne peut qu'approuver cette position et remarquer tout en la regrettant, l'absence de la SFP parmi les signataires
ONFRAY : LE CHAPITRE MANQUANT,
par Frédéric Forest et François Pommier - LEMONDE.FR - 01.06.10
".... Qu'aurait fait Freud
? "Prendre son cas pour une généralité". Pourtant, la psychanalyse est une référence pour des milliers de thérapeutes en France..[...]... la psychanalyse est une
discipline de la complexité. Freud a toujours été du côté de la causalité multiple, du tissage des contraires, à l'écoute des désirs enchevêtrés et
contradictoires d'un sujet. C'est pourquoi, il n'est de psychanalyse que d'un sujet, le reste est hypothèse ou opinion. Les thérapeutes qui réinventent la clinique freudienne au quotidien
en écoutant leurs patients le savent bien. Et ce savoir participe du respect des patients tout autant que du démêlage et de l'allègement de leurs souffrances psychiques...."
Commentaire :Premier point : non seulement la psychanalyse est une référence pour des milliers de thérapeutes en France et dans le monde, mais les inventeurs des
psychothérapies cognitives (Aaron Beck et Albert Ellis pour ne pas les nommer) sont d'anciens psychanalystes...ce qui est méconnu ou passé sous silence, mais devrait faire réfléchir
encore beaucoup plus de gens en France et dans le monde... Pour plus de détails sur les liens entre psychanalyse et psychothérapies cognitives, je renvoie les lecteurs à ma thèse publiée chez
L'Harmattan en Mars de cette année ("Eclectisme et Intégration en psychothérapie - Intérêts et enjeux d'une profession", Françoise Zannier, Ed. L'Harmattan, 2010).
Second point : La psychanalyse et la psychologie clinique sont bel et bien des sciences du singulier. Pour être tout à fait précise, si elles oscillent entre un pôle nomothétique et un pôle
idiographique, le pèle idiographique est clairement le plus déterminant des deux. C'est bien ce qui met ces sciences en "porte-à-faux" avec la psychologie expérimentale et sa
démarche, i.e. ses arsenaux psychométriques et statistiques, de même qu'avec les sciences de la nature et les sciences physiques ...c'est bien aussi ce qui dérange (par conséquent) les
biologistes, médecins, mathématiciens, statisticiens, etc... tous ceux qui rêvent de réduire la psyche et sa complexité, à un ensemble de paramètres ou de variables objectivables et
mesurables.... et au delà de cela bien souvent, de réduire la causalité psychique à la causalité organique. C'est enfin aussi ce qui devrait dissuader nombre d'auteurs
des généralisations abusives et des stéréotypes très fréquents dans "la presse psychologique" dite "grand public", notamment... les "hypothèses" et autres
"opinions" prises pour des vérités scientifiques circulent à foison en effet dans les medias de vulgarisation et dans l'esprit de beaucoup de personnes, y compris parmi les professionnels
ou soi-disant professionnels de la psychologie ...Quoi qu'il en soit, bravo et merci à Frédéric Forest et François Pommier pour leur article à la fois juste et argumenté.
Le décret n° 2010-534 relatif
à l'usage du titre de psychothérapeute a été publié par le le gouvernement le 20 mai 2010 (<-clic)
Commentaire :Le fait que les psychiatres sont seuls dispensés de toute formation complémentaire pour bénéficier du titre de psychothérapeute(1), en dit long sur les
conceptions restrictivement médicales et sécuritaires régnant dans le domaine des psychothérapies, et peut-être surtout sur la prépondérance du pouvoir médico-pharmaceutique
et de ses lobbies.
Les médecins tirent ainsi vers eux des prérogatives partagées depuis longtemps avec les psychologues cliniciens et les psychanalystes, à qui sont seulement ouvertes des
possibilités compensatoires, alors qu'ils sont "membres de droit" de la profession en question, selon les termes mêmes de la loi du 9
Août 2004.
A moins donc de ne pas bien savoir ce que parler veut dire, on remarquera que la loi et le décret disent à la fois une chose et son contraire.
Dans le même temps, maladies psychiques
(psychologiques) et maladies mentales (biologiques) sont ainsi toujours plus ou moins confondues, alors même que leur différenciation et le développement des psychothérapies qui s'en est suivi,
sont principalement dus aux psychanalystes et aux psychologues cliniciens.
En effet, que cela plaise ou non et que cela se sache ou non, dans leurs principes comme dans leur histoire (genèse), les
psychothérapies ne sont pas des traitements médicaux, à ne pas confondre donc (en principe toujours) avec les chimiothérapies destinées à la modification des mécanismes
biologiques supposés être en cause ou intervenant dans les pathologies (2), ces chimiothérapies étant l'outil de travail privilégié et souvent exclusif des psychiatres.
Cette confusion récurrente pour ne pas dire permanente entre "psyché" et "phusis", a de quoi faire se retourner Hippocrate dans sa tombe, lui pour qui la médecine se caractérise de
manière formelle, par la référence exclusive à la phusis (la nature), et concerne les maladies, non le mal...
(1) en dehors des professionnels exerçant depuis plus de 5 ans la psychothérapie et
bénéficiant de dérogations.
(2) que l'on se comprenne bien : le substrat biologique est nécessairement impliqué dans toutes les pathologies (mentales et psychiques). Un problème est
cependant que dans le cas des pathologies psychiques, les mécanismes biologiques incriminés sont souvent grossiers, les traitements classiques de ces mécanismes ayant souvent pour cette même raison,
des effets indésirables ou délétères bien connus. En d'autres termes, faut-il parler de "traitement" ou de "camisole chimique", s'agissant des neuroleptiques en particulier ?
L'hypothèse hyper-dopaminergique des délires doit-elle être confondue avec une preuve, comme c'est le cas, de fait, dans de nombreux traitements ? Quid des hypothèses phénotypiques et des traitements
correspondants, a fortiori quand on connait l'impact de l'environnement sur le phénotype ? Autant de questions qui devraient inciter à une authentique modestie en matière de traitements biologiques.
Cycle de conférences Freud et la psychanalyse
- Rencontre avec Roland Gori, psychanalyste, professeur de psychologie et de psychopathologie et co-auteur avec Barbara Cassin et Christian Laval de
L'appel des appels, pour une insurrection des consciences (<- clic)(Ed. Mille Et Une Nuits, Fayard,2009). Demain, lorsque la normalisation des conduites et des métiers
règnera définitivement, il sera trop tard. Soin, éducation, recherche, justice seront formatés par la politique du chiffre et la concurrence de tous contre tous... L'Appel des appels prône le
rassemblement des forces sociales et culturelles et invite à parler d'une seule voix pour s'opposer à la transformation de l'Etat en entreprise.
Aujourd'hui à la Fnac Italie-sud, 30,
avenue d'Italie (13ème ) à partir de 17h30 - Dans le cadre du Cycle conférences Freud et la psychanalyse
Commentaire :Si le mot "science" a un sens, il ne saurait se réduire au dogme du chiffre et de la soi-disant "objectivation" que celui-ci permet...
L'anti-freudisme n'a pas fini de faire "les choux gras" de certains
philosophes et autres auteurs en mal de notoriété.... à en croire un article paru récemment dans l'Express - par Françoise Zannier
Il est ahurissant de constater à quel point le freudisme peut être mal compris, déformé et décrié par des auteurs dont on pourrait penser qu'ils ont une
légitimité à écrire ce qu'ils écrivent ou à dire ce qu'ils disent, or il n'en est rien... Sans vouloir affirmer que tout est juste ou que rien n'est critiquable chez
Freud, l'acharnement et les arguments faux quand ils ne sont pas de mauvaise foi, utilisés pour "déboulonner l'idole", sont à proprement parler scandaleux. Il faut bien mal connaitre la psychanalyse ou être malintentionné en effet, pour la dénigrer en bloc ou se livrer à des abstractions sélectives visant des points de détails ou complètement secondaires, tout cela dans le seul but de discréditer Freud et la psychanalyse, sans aucune considération pour les apports essentiels de celle-ci. C'est pourquoi les détracteurs en question feraient bien de se demander ce qu'ils font très exactement dans leurs actes et ce qu'ils visent très exactement également dans leurs intentions... s'agissant d'une science et/ou de connaissances aussi pertinentes et utiles que celles développées par les psychanalystes.
En tout état de cause, s'il y a une certitude, c'est que ni Michel Onfray ni d'autres ne parviendront jamais à réaliser leur fantasme à la fois bien réel et partagé, celui-là en revanche, de déboulonner Freud, le freudisme et les freudiens".
Il y a belle lurette en effet que Freud n'a plus rien d'une idole pour les connaisseurs authentiques de son
œuvre, tout en demeurant un des grands maitres à penser de notre temps...
Quand les psys mettent les pieds dans le plat
- Article publié dans le Point du 2 Février 2010
"évaluer tue." C'est l'intitulé du grand meeting organisé par le Forum des psys,
le 7 février à La Mutualité, à Paris. Les psychiatres partent en guerre contre la culture de l'évaluation qui, selon eux, "promet la rentabilité et produit la mort".
Principal visé : le monde de l'entreprise "où le monstre de l'évaluation s'est répandu comme une trainée de poudre se transformant en management par le stress", explique le
psychanalyste Jacques-Alain Miller, à l'origine de ce meeting de protestation et auquel le trimestriel Le nouvel ê‚ne consacre son dernier numéro. Une culture du tout chiffrable "qui exige
de l'homme le zéro défaut et ne fait plus de différence entre l'humain et l'objet". Aux côtés de Jacques-Alain Miller, Bernard-Henri Lévy présidera le forum ouvert
à tous. Une façon de montrer qu'intellectuels et psys font cause commune. D'autres têtes d'affiche sont attendues, parmi lesquelles les philosophes Jean-Claude Milner, Cynthia Fleury, Yves Charles Zarka
et l'universitaire Roland Gori. »
Commentaire :Enfin une approche psychologique digne de ce nom... qui ne sacrifie pas sur l'autel du projet mathématique du monde, ce qu'il y a d'humain dans l'humain...
Faut-il brader la psychothérapie ? par Françoise Zannier, Docteur en Psychologie clinique et pathologique. Le 27.01.2010.
Des articles "un peu choquants" circulent sur internet, tentant de faire passer la psychothérapie pour une pratique délégable à des personnes sans
formation universitaire (théorique et pratique) de haut niveau... Au motif notamment que cette discipline serait hautement créatrice d'emplois, on prétend par exemple qu'elle "n'est pas
soluble dans l'enseignement universitaire"... essayant par là de faire reconnaitre les professionnels "ni-ni-ni" comme étant aussi dûment qualifiés que les membres de droit pour exercer
cette profession, et cela sans aucune discrimination.
Face à de telles attaques renouvelées contre la profession, puisant dans la démagogie et l'obscurantisme les "arguments" d'une
gigantesque braderie de cette même profession, faut-il souligner que la démocratie n'a rien à gagner à dégrader les diplômes universitaires en accordant au secteur privé le droit
de délivrer des diplômes "équivalents" sans que ces diplômes répondent aux mêmes exigences, ni qu'ils soient soumis au contrôle de l'Etat ?
Songerait-on un instant à
laisser des écoles privées former des médecins, pharmaciens, avocats, etc... toutes professions "qui créeraient elles aussi des quantités d'emplois si elles étaient
déréglementées, c'est-à-dire sans aucun numerus clausus à aucun niveau et sans conditions restrictives d'accès, tant à l'entrée que pendant la formation ?
On voit bien que la peur du ridicule n'effraie pas ceux qui tentent vainement de se faire passer pour les défenseurs zélés d'une profession qui n'a strictement aucun intérêt
à être livrée ainsi aux premiers venus ou à n'importe qui en quelque sorte...
De même que la liberté n'est pas à confondre avec le laisser-faire n'importe quoi,
la démocratie n'est pas à confondre avec l'anarchie, et encore moins avec les organisations oligarchiques que représentent souvent les auteurs des articles évoqués.
La nécessité d'un haut niveau d'exigence en matière de formation initiale notamment, et du
contrôle de l'Etat sur ces formations relevant du domaine de la santé psychique et mentale, parait au contraire absolue.
En outre, en dehors des motifs d'ordre éthique qui précèdent, on ne peut
pas avoir soi-disant le souci de créer des "emplois" sans se soucier dans le même temps de savoir si ces "emplois" génèreront des revenus suffisants pour ceux qui les occupent.
De ce point de vue, faut-il préciser qu'en réalité, ce ne sont pas des emplois salariés de psychothérapeutes qui seraient créés, ceux-ci étant en profonde
pénurie depuis des années, mais essentiellement des activités indépendantes(*) ne présentant en elles-mêmes aucune garantie de revenus ? Or si l'offre en ce domaine est
déjà plus que pléthorique, ce qu'omettent naturellement de préciser les auteurs des articles en question (!!?), la demande elle (à ne pas confondre avec le besoin) tend à se tourner
massivement vers des formules à moindre
coût (consultations partiellement remboursées du secteur public par exemple, qui seules sont "débordées"...).
Enfin, n'est-ce donc pas assez qu'il a fallu attendre la loi de 2004, puis
celle de Mme Bachelot en 2009, pour remettre un peu d'ordre dans les rangs des psys, fortement éprouvés par le développement débridé de formations fantaisistes, au rabais, voire à
caractère franchement commercial ? Non apparemment puisque l'on peut toujours lire en 2010, sur internet et ailleurs, toutes sortes de boniments vraiment peu dignes de l'audience qu'ils sollicitent de manière
toujours aussi inconsidérée.
(*) s'agissant de "former" toujours plus de "psychothérapeutes" dont beaucoup ne pourront que rejoindre les rangs des demandeurs d'emploi
déjà très nombreux dans cette profession, ou bien exercer des métiers sans rapport avec celle-ci, les lecteurs se demanderont légitimement à qui profite vraiment la braderie en question ou bien
"chercheront l'erreur", qui ne manquera pas de sauter aux yeux des mieux avertis d'entre eux...
Une mauvaise alimentation augmenterait le risque
de dépression...Article publié sur le site Psychomedia le 02.11.09
Les personnes qui ont une alimentation comprenant beaucoup d'aliments transformés et riches en gras
auraient un risque plus élevé de dépression, selon une étude britannique publiée dans le British Journal of Psychiatry. Celles qui ont une alimentation qui s'approche du régime
méditerranéen (incluant légumineuses, fruits, légumes, noix, céréales, poisson et huile d'olive) ont 30% moins de risque...
Commentaire :L'emploi du conditionnel dans le titre de cet article laisse songeur, sachant que ce type d'information est connu depuis fort longtemps par de nombreux scientifiques et
chercheurs" Après les théories de la dépression portant sur l'excès ou l'insuffisance de certains neuromédiateurs notamment, ou à côté de celles-ci,
la psychiatrie biologique semble se réorienter ainsi vers des modèles beaucoup plus simples et naturels que les précédents.
Parmi les meilleurs exemples valorisant ces modèles, on retiendra qu' Hippocrate (460-377 av. J.C.) disait « que ton aliment soit ta seule médecine »
et plus récemment, Jean Rostand (1894-1977) affirmant que « tout menu est comme une ordonnance » " Les héritiers de ces approches sont sans conteste les représentants de la médecine
orthomoléculaire et de la nutrithérapie (Linus Pauling, Catherine Kousmine, Julian Whitaker, Mattias Rath, Jacques Gardan et tant d'autres,"), dont les ouvrages et réalisations développent
amplement les questions concernant les rapports entre l'alimentation (micro-nutriments) et la santé à la fois physique, mentale et psychique.
Certaines carences en minéraux, vitamines et
oligo-éléments en particulier, résultant des traitements industriels de nombreux aliments, de la pollution de l'environnement, d'une mauvaise alimentation ou encore d'une sous-alimentation
(problèmes d'anorexie, d'éducation nutritionnelle, de pénurie alimentaire,...)
sont connues comme pouvant générer des problèmes de santé divers et variés, dont des effets dépressogènes notoires (à la fois directs et indirects).
En conséquence,
que des chercheurs de la médecine allopathique traditionnelle (psychiatrie biologique) semblent découvrir de telles vérités et les présenter comme de simples hypothèses, est un peu surprenant.
.. on n'en espère pas moins la généralisation de "traitements" et de mesures prenant pleinement en compte les données en question dans les meilleurs délais.
A retenir enfin que la
dépression ne s'explique pratiquement jamais pour autant par "le tout biologique" comme beaucoup sont tentés de le croire, la dimension psychique(*)de celle-ci existant à part entière et
devant être traitée comme telle.
(*) psychique = non organique et non mentale, à ne pas confondre donc avec une maladie (dysfonctionnement) de l'appareil mental (cf le cerveau).
Citations :
- « Définir le psychique [...] en évitant toute confusion avec la physiologie, la biologie ou toute autre
science de la nature ou de l'homme en tant que nature » - Eugène Minkowski.
- « Psychisme et culture sont co-émergents » - Georges Devereux.
Suicide chez Renault : l'utilisation d'une «autopsie psychologique» fait
polémique - Article paru dans l'édition du 08.11.09 du Monde
Contre toutes les règles, des données personnelles sur la victime ont été utilisées par
la direction de l'entreprise, avec la complicité du cabinet d'expertise Technologia, afin de se dédouaner [...] le constructeur automobile a utilisé pour sa défense, un bien curieux
élément : les résultats d'une « autopsie psychologique », qui présente la victime comme un homme fragile, souffrant d'un « syndrome anxio-dépressif majeur », et dédouanant
Renault du rôle joué par l'organisation du travail".
Commentaire : Plusieurs remarques s'imposent dont notamment les suivantes :
1. La révélation de données personnelles relevant du secret médical constitue une faute
professionnelle et renvoie à un problème personnel d'ordre éthique concernant le ou les auteurs de ces révélations.
2. Le fait que des données psychologiques personnelles puissent servir
à dédouaner l'employeur et l'organisation du travail, témoigne d'une incompréhension profonde des Relations Humaines, de la Psychologie individuelle et de ce qui se joue (ou peut se jouer) pour chacun(e) sur le plan personnel, dans le domaine professionnel.
Il s'agirait notamment d'admettre que l'individu est toujours déjà un être social en rapport(s) avec d'autres et que sa psychologie ne saurait être comprise indépendamment des interactions sociales et plus généralement de l'intersubjectivité dans lesquelles et grâce auxquelles il existe.
Dans ce sens et plus concrètement, le travail
(nous entendons par là les rapports humains de travail et de production) peut fort bien être une des causes ou plus exactement un des facteurs impliqués dans un "syndrome dépressif majeur".
En effet, qu'on le veuille ou non et qu'on le sache ou non, on retrouve constamment dans les modes de production capitalistes, tout ce qui humainement relève de la dialectique du maitre et de l'esclave
développée par Hegel ou encore des problématiques de l'assujettissement exposées par Michel Foucault... où l'on voit bien que l'existence personnelle de chacun(e) est au plus haut point
tributaire des rapports sociaux dont le travail (cf le statut social) est une composante essentielle.
Pour toutes ces raisons que nous ne pouvons pas détailler ici,
on ne voit donc pas en quoi et comment l'employeur peut être disculpé de ses responsabilités éventuelles du simple fait de l'existence d'un diagnostic de "syndrome dépressif
majeur". Il conviendrait donc pour le moins d'expliquer ce raisonnement en fournissant des arguments précis, à supposer que les preuves de
leur validité puissent être apportées.
3. Les raisonnements binaires clivant le domaine personnel et le domaine professionnel sont la plupart du temps inadaptés aux réalités qu'il
est question de comprendre et d'expliquer, c'est pourquoi les découpages administratifs des disciplines (psychologie du travail vs psychologie clinique vs psychologie sociale etc...) et des domaines de vie
(professionnel vs personnel vs social) ne sont pas à prendre au "pied de la lettre" comme c'est apparemment le cas dans cette affaire, tout ceci alors qu'un enjeu essentiel serait
précisément d'évaluer l'importance et l'impact des facteurs impliqués réellement ou potentiellement dans ce diagnostic d'une part, et dans l'acte suicidaire d'autre part.
En tout état de cause, rien ne permet a priori et sans analyse approfondie de ramener cet acte à une conséquence directe et exclusive d'un état pathologique personnel, état
lui-même présupposé sans rapport avec les conditions de travail de la personne concernée.
Suicides au travail : parce que l'individu est nié - Gérard Garreau - Psychiatre - Jeudi 01 Octobre 2009
...Une seule finalité : obtenir des
résultats et s'en donner les moyens. Une méthode : garder les meilleurs et éliminer les faibles. Une technique : mettre la pression.
...La destruction des solidarités,
l'acceptation des pressions psychologiques par la peur de perdre son emploi, les disqualifications, les dévalorisations potentialisent le désespoir...
Commentaire : Merci au Dr Garreau pour le courage et l'audace de cet article qui décrit clairement certains aspects des problèmes actuels... Par les temps qui courent, on se demande en effet
jusqu'où ira le Darwinisme social qui règne aujourd'hui ? La compétition à outrance et la religion du chiffre ne sont elles pas en train de faire l'éclatante démonstration de leur
impuissance à rendre les humains plus humains donc plus raisonnables ?" Manifestement, il serait grand temps que des décisions d'envergure soient prises au plus haut niveau pour limiter "la
casse"" Dans cette société où la surproduction côtoie la pénurie, les richesses extrêmes la plus grande pauvreté, où les libertés individuelles sont trop souvent confondues
avec le laisser-faire les rapports de force, de pouvoir et/ou d'argent" en arrivera-t-on un jour à une vision du monde qui tienne compte des besoins de chacun et accorde à tous une juste place ?
Quand les humains prendront conscience que toute forme de succès n'est rien si elle ne s'accompagne pas d'un souci réel et conséquent de leurs prochains, quand leurs ambitions aussi grandes soient-elles
intègreront pleinement ce souci-là et déboucheront sur des actions vraiment efficaces dans ce sens, alors sans doute seront-ils humains... qui contrôleront mieux leurs pulsions au profit de leur raison (n'en
déplaise aux détracteurs de Freud...).
Quoi qu'il en soit qu'on se le dise, il se s'agit pas tant de moraliser que de responsabiliser les individus à tous les niveaux où
c'est souhaitable. Il ne s'agit pas non plus de dresser les "gentils- pauvres-victimes" contre les "méchants-riches-oppresseurs", mais essentiellement de mettre en place des garde-fous plus
efficaces qu'ils ne le sont actuellement, vis à vis des excès et autres effets pervers du système... encore que rien ne soit si simple qu'on le voudrait et qu'il y a besoin d'une approche à la fois
globale et particulière des problèmes, autrement dit au cas par cas.
Obama au Caire : une gifle aux femmes qui se battent contre le voile islamique.
"...Porter soi-disant «librement
» un accessoire vestimentaire qui, dans toute une partie du monde, est une obligation légale imposée à toutes les femmes pour signifier leur statut de deuxième rang (polygamie, poids juridique et
héritage inégalitaire, absence de liberté de circulation,") représente une allégeance à l'égard des théocraties qui y font la loi. Le voile n'est pas un
signe religieux comme les autres. Affirmer qu'on le porte volontairement n'en efface pas le sens humiliant pour toutes les femmes"" Annie Sugier, Présidente de la Ligue du Droit International des femmes,
créée par Simone de Beauvoir (06 08 48 79 33), membre du jury du prix Simone de Beauvoir (https://www.ldif.asso.fr)
Commentaire :Cette brève éclaire gravement ce que l'on nomme "la suture" du psychologique, du politique et du juridique. Celle-ci apparait clairement en même temps qu'elle
nous renvoie incontournablement au poids des traditions et autres institutions historiques rappelant parfois étrangement ce que José Bleger appelle la partie psychotique du cadre. Quoi qu'il en soit, à
l'heure de la mondialisation, les réponses qui seront apportées à la confrontation des cultures, renouvelée dans une question d'apparence minuscule pour certains, seront déterminantes
(parmi d'autres) pour l'avenir des femmes et des hommes qui auront à en assumer les conséquences à tous les niveaux des organisations et des groupes sociaux.
- Attention : se croire malade peut rendre malade. L'effet "nocebo", moins étudié que son jumeau bénéfique, le placebo, est un phénomène psychosomatique souvent
ravageur.
"la cause première de l'effet nocebo ne relève pas du domaine de la neurochimie mais bien de la croyance. Ainsi que l'explique Hahn, les chirurgiens se montrent
généralement hésitants quand il s'agit d'opérer des patients qui sont convaincus qu'ils vont mourir car c'est souvent ce qui se produit....
(voir l'article dans la revue New Scientist, en anglais).
Les preuves ont beau s'accumuler, il est difficile d'accepter, à l'ère de la raison, que des croyances puissent tuer.
Le contexte social et culturel est crucial, explique Enck. Peut-être faudra- t -il attendre de découvrir les fondements médicaux et biologiques de " la mort vaudou " pour reconnaitre que ce
phénomène est bien réel et qu'il peut affecter n'importe quel individu..."
Commentaire :Voilà bien un argument médicalement reconnu selon lequel "l'esprit" (autrement dit le psychisme ou les pensées...) influence le corps" ce qui pour le
dire au passage, est une réalité sinon une évidence fort commune dans les systèmes thérapeutiques traditionnels et en ethnopsychiatrie notamment...C'est du moins dans ces systèmes de pensée que ce genre d'assertion repose sur des faits constatables prenant souvent une tournure flagrante et parfois même spectaculaire...
C'est une des raisons pour lesquelles très souvent, on ne saurait réduire l'ensemble des "causes" d'une maladie ou d'une défaillance somatique à des "causes" organiques ou biologiques, ceci a fortiori lorsque la maladie (ou défaillance) apparait dans un contexte psychologique "perturbé".
C'est donc pour une approche holistique en santé que plaide intentionnellement ou non cet d'article "approche dans laquelle la dimension psychologique intervient à part importante voire égale, avec la dimension biologique" En cela il incite aussi à une plus grande modestie les chercheurs et auteurs d'articles de vulgarisation scientifique qui semblent parfois s'illusionner sur le fait que les "causes" (premières ou dernières) des faits observables peuvent être identifiées ou circonscrites...
Pour plus de détails, nous renvoyons les lecteurs à la lecture de Hume et de son analyse du principe de causalité, celui-ci étant vu comme un besoin de l'esprit humain lié à une attente de voir un évènement se reproduire,
plutôt que comme ayant une réalité indépendante de l'esprit qui la conçoit... ce principe est en effet un principe admis mais non démontré en sciences.
C'est pourquoi certaines
formules du bon sens commun...comme "les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets", pour ne citer que celle-ci, apparaissent parfois comme autant de préjugés et d'idées
reçues, vus sous cet angle...
Les maladies mentales sont mal connues et très coûteuses, par Anne Jeanblanc, Le Point du 8 Juin 2009
"C'est ce qui ressort d'une évaluation de l'unité de recherche clinique en économie de la santé d'Ile-de-France, rendue publique par la fondation Fondamental
de recherche et de soins en santé mentale. Parallèlement, la fondation s'appuie sur les résultats d'une enquête réalisée par Ipsos en mai, pour souligner que les maladies mentales sont
bien connues, leur fréquence correctement évaluée, mais que beaucoup d'idées fausses circulent à leur sujet..."
Commentaire : En évoquant des "maladies mentales" sans plus de précisions - expression consacrée mais quelque peu dépassée pour bien comprendre ce qui est en
question - cet article contribue délibérément ou non à entretenir une confusion profondément ancrée socialement et culturellement entre maladies mentales et maladies psychiques, donc in
fine, entre médecine et psychologie (incluant la psychanalyse qui est très exactement une métapsychologie selon les termes mêmes de son inventeur).
A cet égard, nous voulons donc rappeler que pour
un grand nombre de spécialistes en psychopathologie (psychiatres et psychologues cliniciens) l'appareil biologique-organique ou mental, autrement dit le cerveau, n'est pas à confondre avec le psychisme,
c'est à dire avec la dimension psychologique du fonctionnement mental, celle-ci étant en grande partie indépendante de son substrat biologique.
En d'autres termes, alors même qu'il
existe nécessairement des interactions entre ces 2 dimensions (psychique et mentale), l'existence d'une "causalité" organique (présence de témoin objectif fiable) n'est pas
démontrée dans les pathologies psychiques, tandis que c'est le cas dans les pathologies mentales... encore faudrait-il toujours parler de corrélations et non de causalité dans le sens strict du
terme.
Il y a là une des raisons pour lesquelles les psychotropes n'ont qu'une action symptomatique sur les pathologies psychiques, alors que les traitements de fond de ces états relèvent de
procédures psychologiques (psychothérapeutiques).
Pour le dire plus concrètement, un patient anxieux est "calmé" par certaines molécules par exemple, mais la problématique
psychologique (psychique) ayant déclenché l'angoisse ou l'anxiété n'est en rien résolue pour autant. C'est la raison pour laquelle, chimiothérapie et
psychothérapie sont parfois associées dans certains traitements.
Cela étant, l'existence d'effets secondaires gênants, indésirables voire franchement délétères,
devrait inciter à la plus grande prudence et modération concernant l'utilisation de certaines molécules.
Le choix de traitements relevant de médecines douces et biocompatibles
(médecine ortho-moléculaire, phytothérapie, homéopathie, etc...) en particulier, ne comportant pas ou peu d'effets secondaires, devrait être systématiquement
privilégié lorsque ces traitements sont nécessaires.
Car en effet, si certains patients dénient leur pathologie, il n'est pas rare inversement que des effets secondaires de traitements
soient abusivement attribués à la maladie.
L'existence de tels effets et de pathologies iatrogènes met ainsi en doute l'intérêt de certaines molécules (cf également le
problème des dosages et des durées de prescription), la qualité globale de vie des patients étant autant voire plus importante que la seule "suppression" des symptômes principaux.
- Cachez ces émotions qu'on ne saurait voir" dans l'entreprise
! - Courrier International du 4 Juin 2009
Tout le monde s'accorde à dire que le sujet au travail ou en dehors du travail se singularise par ses besoins,
ses désirs, ses pulsions et ses émotions [...]
Ne pas craindre le conflit et le considérer comme un
évènement naturel lié à la vie dans l'entreprise : une telle posture permet d'avancer, de trouver des solutions, estime Marie-France Hirigoyen. "La violence insidieuse, les humiliations, les attaques
auxquelles on ne peut pas répondre sont beaucoup plus graves à long terme..."
Commentaire : un article comme on en trouve encore trop peu" et dont beaucoup de personnes feraient bien de s'inspirer, à tous les niveaux hiérarchiques des entreprises et des
organisations...
- Oui aux psychothérapeutes, non aux charlatans, par Serge Ginger, Edmond Marc et Armen Tarpinian, Le Monde du 18.05.2009
"...Ce nouveau texte proposé par le gouvernement, et
adopté en première lecture par l'Assemblée nationale, n'est pas conforme aux normes européennes et risquerait de constituer une erreur historique : en effet, il mettrait en danger des usagers
psychologiquement vulnérables, en accordant la caution de l'Etat à des médecins et des psychologues, certes compétents dans leur domaine, mais non formés spécifiquement à
la psychothérapie ; et cela en excluant paradoxalement les psychothérapeutes professionnels qualifiés, certifiés à un niveau bac + 7, dans une trentaine d'établissements
d'enseignement supérieur privé. Il convient de rappeler que la pratique de la psychothérapie n'est pas, en France, enseignée à l'université publique..."
Commentaire :
1) Il est faux d'insinuer comme on peut le croire dans ce texte que "les médecins et les psychologues (sans aucune distinction des spécialités, ndlr)
ne sont pas formés spécifiquement à la psychothérapie...". En effet, les spécialités "clinique" en psychologie et "psychiatrique" en médecine, sont
dédiées non seulement à l'étude des pathologies psychiques et mentales, mais aussi aux traitements et à la prévention de celles-ci, ce qui est parfois nié explicitement par
les psychothérapeutes affiliés à la FF2P, dont les principaux représentants siègent aussi à l'EAP.
2) Il est abusif de s'acharner à essayer de faire passer le
modèle classique des psychothérapeutes "ni-ni-ni", basé sur une psychothérapie personnelle, pour le seul et unique modèle valable en matière de formation à la psychothérapie.
A cet égard, précisons notamment que :
a) le modèle en question s'inspire de la psychanalyse qui n'est pas à confondre avec la psychothérapie, et se fonde ainsi sur un amalgame
que nous ne pouvons pas détailler ici.
Rappelons toutefois le principe majeur selon lequel "la psychanalyse n'est thérapeutique que par surcroit...", principe "oublié" par les
psychothérapeutes "ni-ni-ni" se réclamant malgré tout de la psychanalyse, dans leur velléité d'opérer un
"tour de force" paradoxal pour la profession... tout en accusant les psychothérapeutes de droit de tentative d'OPA sur le titre de psychothérapeute, dans un flagrant retournement des rôles et des
intentions.
b) Les écoles de thérapie cognitivo-comportementale, systémique et ethnopsychiatrique notamment, qui figurent parmi les plus importantes, n'ont nullement cette exigence de
psychothérapie personnelle avec un psychothérapeute, ce qui est systématiquement occulté par les psychothérapeutes "ni-ni-ni" et leurs organisations, réalisant ainsi un
travail permanent de désinformation.
c)L'argument d'un travail sur soi et de connaissance de "l'inconscient", sans précisions quant aux différentes définitions
de ce terme, et qui ne peut soi-disant s'opérer autrement qu'au travers d'une psychothérapie personnelle, concernant les
psychothérapeutes en formation, est infondé pour de nombreuses raisons bien connues des psychothérapeutes de droit (cognitivo-comportementalistes notamment).
Une de ces raisons est que l'action
thérapeutique est essentiellement affaire d'étude et de formation, autrement dit d'acquisition de connaissances et de modes de raisonnement entrainant des "trans-formations" pouvant très bien
s'effectuer sans qu'une psychothérapie didactique soit indispensable, ceci étant attesté de longue date par les meilleures formations universitaires notamment.
A cet égard, rappelons
aussi une brillante formule de Tobie Nathan, disant à propos des psychothérapies : "si elles se proclament une pratique, nous savons que leur âme est une théorie...".
Dans les professions intellectuelles plus encore que dans les autres, c'est en effet la théorie autrement dit la conceptualisation, qui guide entièrement la pratique. C'est pourquoi avec une bonne théorie,
il n'y a pas de grands soucis d'ordre pratique, alors qu'à l'inverse, une pratique sans théorie est inenvisageable. De même, une pratique avec une théorie insuffisante ou
inadéquate, est insatisfaisante, stérile ou même néfaste.
Cela ne signifie pas bien entendu, que l'étude pratique des psychothérapies est inutile... c'est d'ailleurs
pourquoi elle a bien lieu dans certaines formations universitaires, contrairement aux propos tenus dans l'article du Monde, d'où l'exigence d'une formation théorique et pratique de haut niveau en
psychopathologie qui se concrétise actuellement dans les textes officiels.
3) La psychothérapie est depuis l'origine de la Psychologie Clinique (1949, soit plus d'un demi siècle) une de ses
principales vocations (deux autres étant l'étude et la prévention des troubles psychiques et mentaux)... Néanmoins les psychothérapeutes "ni-ni-ni" cherchent inlassablement
à s'approprier cette vocation de manière exclusive, dans une approche surréaliste et anhistorique donc (cf. à grands coups de réaffirmation incessante et péremptoire d'une soi-disant
exigence de psychothérapie personnelle, n'existant que dans leurs organisations" on vient de voir sur quelles bases et dans quel contexte).
4) Le public doit savoir que des formations
universitaires à la psychothérapie (MASTER II de psychologie clinique (ex-DESS), DU, DESU,...) accessibles par la Formation Professionnelle Continue
notamment) existent depuis fort longtemps à l'Université, ce qui est constamment nié, occulté ou disqualifié par les psychothérapeutes "ni-ni-ni", tentant ainsi vainement
de s'arroger le monopole des définitions et des pouvoirs en matière de formation des psychothérapeutes... ce qui pose en soi un problème éthique peu banal, venant de la part de personnes sensées
avoir acquis une objectivité "supérieure" aux autres professionnels, grâce à une "psychothérapie personnelle" présentée comme le nec plus ultra de leur formation ...
5) Enfin, la "certification Bac+7" évoquée dans cet article pour une trentaine d'établissements privés, est également une affirmation fausse ou du moins
spécieuse.
Si c'était le cas, la
règlementation du titre de Psychothérapeute serait beaucoup plus avancée qu'elle ne l'est actuellement. Une "certification" digne de ce nom doit en effet être reconnue par l'Etat,
c'est à dire être fondée en Droit, ce qui n'est le cas ici... mais au contraire le problème à résoudre, faut-il le souligner ?
La
règlementation interne de l'European Association for Psychotherapy (EAP), créatrice d'un diplôme dit CEP (Certificat Européen de Psychothérapie) en particulier, ne doit pas être confondue avec
la règlementation européenne de la profession de psychothérapeute qui elle, n'est pas définie.
Cette association qui regroupe des représentants d'associations privées de
psychothérapeutes, n'a en effet aucun pouvoir particulier de légiférer ou de statuer à l'échelon européen, comme le laissent entendre certains mots ou appellations
(les prétendues "normes européennes" évoquées dans l'article du Monde
sont en réalité les normes que ces associations tentent par tous les moyens d'imposer à l'ensemble de la profession via une antenne européenne). Il s'agit donc en fait d'un lobby
parmi d'autres, dont ne font pas partie un grand nombre de psychothérapeutes...
Pour conclure, tout cela parait donc pour le moins suspect de la part de responsables répandant des idées fausses
et exprimant des prétentions démesurées, notamment celle d'avoir la seule conception légitime possible en matière de formation des psychothérapeutes... ceci envers et contre toute autre
conception différente, reconnue par les professionnels et par l'Etat...
- Les risques pour la santé des
tranquillisants et des somnifères... "Nous demandons que toute la lumière soit faire sur la responsabilité de ces produits dans les suicides, massacres, actes de violence, abus sexuels,
accidents du travail et de la circulation...", par l'AAVAM, Association d'Aide aux Victimes des Accidents des Médicaments.
Commentaire :Certains médicaments psychotropes entre autres, sont aujourd'hui prescrits excessivement par des médecins et/ou consommés abusivement par des patients, qui
méconnaissent souvent les risques que ces produits présentent pour la santé (dépendance psychique et/ou physique, effets secondaires indésirables et/ou irréversibles,
maladies iatrogènes, etc...).
La confusion fréquente entre symptômes psychiques et troubles mentaux, autrement dit la réduction de la psychologie à la biologie est une des principales raisons de cet
état des choses... c'est pourquoi nous souhaitons relayer cet article de l'
AAVAM et diffuser les coordonnées de cette association qui alerte actuellement les consommatrices d'un neuroleptique
utilisé dans le traitement des symptômes de la ménopause (l'Agréal), en diffusant un reportage de France 2.
- Pourquoi tombons-nous malades ? Pour une médecine de la personne , par Jean-Pierre Muyard : guérir pour un autre équilibre - Ed Fayard, 2009.
La tuberculose, les accidents cardio-vasculaires, le cancer, la dépression, l'autisme... ne sont pas seulement liés à des facteurs organiques mais aussi à des facteurs cachés
(terrain, hérédité, environnement), socio-économiques, subconscients (traces mémorisées des traumatismes infantiles ou transgénérationnels), inconscients
(méandres du Désir). Guérir n'est donc pas une bataille contre la maladie ou contre la mort. Cela consiste à accompagner les transformations du corps à la recherche d'un autre
équilibre, à créer les conditions d'une autre existence, à inventer une autre manière d'être au monde et aux autres...
Commentaire : Les théories psychologiques et la psychanalyse dont s'inspire la médecine psychosomatique, sont hautement concernées par les rapports réciproques existant
entre le corps et l'esprit... L'importance du Symbolique et de l'Imaginaire en particulier, pour l'étude des comportements et des évènements de vie au sens large, a été mise en
évidence par Jacques Lacan, dans sa magistrale "traduction" de l'oeuvre freudienne.
La théorie des actes manqués à elle seule, résume ce pourquoi la causalité psychique ne saurait être ignorée ou considérée comme relevant d'un domaine étranger à de nombreux faits observables... En effet, combien d' "accidents" corporels ou non, légers ou graves, relèvent sur le fond de cette causalité, alors même que des facteurs objectifs extérieurs sont ou paraissent tout à fait "évidents" ? plus personne ou presque ne songe à le nier...
Par ailleurs, si Freud a posé en premier la question de la jouissance au travers des principes de plaisir et de réalité, on connait beaucoup mieux l'importance des émotions dans les prises de décision (A. Damasio) par exemple, donc dans la vie mentale et biologique en général.
Par ailleurs, le fait que des niveaux de stress importants déclenchent une diminution des défenses immunitaires et peuvent par cette voie provoquer des maladies, est assez bien connu et reconnu, même si les mécanismes fins (quantiques ?) de ces problématiques restent pratiquement totalement inconnus ...
Sur ces questions, on lira avec profit l'excellent livre de Jean Benjamin Stora, intitulé "Quand le corps prend la relève..." (éd. O. Jacob).
En conséquence, que "guérir consiste en la recherche d'un autre équilibre, à créer les conditions d'une autre existence, et à inventer une autre manière d'être au monde et aux autres... "
cela aussi ne devrait plus faire de doute pour personne, et on ne peut que saluer les
œuvres visant à expliquer toujours plus et mieux les mécanismes et enjeux en question...
- Un cadre de formation pour les psychothérapeutes : Les psychothérapeutes devront suivre une formation de haut niveau dispensée dans des établissements agréés après
le vote par les députés d'un amendement au projet de loi de Roselyne Bachelot... L'Express du 10 Février 2009
"Cet amendement résout enfin le
problème", a dit le rapporteur UMP de la commission des Affaires sociales Jean-Marie Rolland. Catherine Génisson (PS) a "tenu à remercier le gouvernement d'avoir présenté cet amendement
nécessaire et salutaire" tandis que Jean-Marie Le Guen (PS) s'est exclamé : "quel beau jour, cela fait cinq ans que nous discutons de cette question!" [...] Le texte prévoit donc une
formation théorique et clinique de psychopathologie clinique accessible aux personnes possédant "un niveau élevé universitaire de type Master 2 de psychologie ou de psychanalyse ou Doctorat de
médecine".
Commentaire : Enfin une bonne et juste décision annonçant la fin d'une polémique ayant une haute importance sociale...
LA NUIT SECURITAIRE - Sans la reconnaissance de la valeur humaine de la folie, c'est
l'homme même qui disparait
Régulièrement, la santé mentale est malmenée dans les débats publics. Trop souvent, les médias ne s'en
intéressent qu'à la faveur d'un drame.
Depuis plusieurs mois, les professionnels de la santé mentale constatent un durcissement des politiques suivies, et une banalisation de la souffrance des
malades.
Plus grave, dans les propos tenus au plus haut niveau de l'Etat, on assimile le malade accueilli dans un hôpital à une personne potentiellement dangereuse et qu'il faut traiter de façon
carcérale".
Commentaire : Un site à visiter absolument" On pourra aussi lire la
lettre à Mr Nicolas Sarkozy, Président de la République, dont une copie a été transmise à
Mr Patrick Bloche, Député de Paris 12e, pour soutenir la pétition émanant de cette organisation.
- Please support action on climate change by Hilde Rapp, Society for Exploration of Psychotherapy Integration
"... It would be wonderful if you were wuilling to lend this initiative your support by signing a pledge which sets out that health professionals will support action on climate change , putting all their skills , commitment and knowledge at the disposal of society.
Thank you for your patience ê
€“ I felt I wanted to make a reasonable case- and do please consider signing the pledge
www.climateandhealth.org/pledge
Of course I would be most grateful if you were also willing to pass this message on to other colleagues and networks in the health field.
With thanks and warm
best wishes... "
Commentaire :Le texte étant parfaitement clair, merci faire passer le message aux personnes concernées....
- L'offre de services psy a beau être pléthorique, on n'en cherche pas moins souvent vainement une approche "idéale"...
par Françoise Zannier
Face au précédent constat, nous ne pouvons résister au désir de citer Alain Costes : "Les idées reçues exercent une attraction certaine par le grand soulagement
qu'elles procurent...Plus vite l'étudiant en psy se coulera dans un mode de pensée, moins il aura à supporter l'angoisse des vérités plurielles et des théories incompatibles.
.. Quel puissant anxiolytique !...
Et si à l'intérieur de ce courant, il peut au plus vite s'attacher aux talons d'un seul maitre - ignorant que vingt autres existent - quel repos pour son appareil
psychique !... Alain Costes, 2003, p.18).
Nous voyons dans ces quelques lignes un excellent plaidoyer pour les interventions psychologiques éclectiques, et peut-être surtout contre toute forme de
"pensée unique", comme il en sévit trop souvent encore actuellement... Cela étant, nous avons montré que l'incompatibilité réelle ou supposée entre les
théories tient souvent essentiellement à la position épistémologique occupée par le (ou les) auteur(s).
En effet, sans pouvoir entrer dans les détails d'un débat que
nous avons exposés par ailleurs, il n'y a d'incompatibilité que d'un point de vue réaliste dans lequel les théories sont vues comme des représentations vraies de ce qu'il y a
dans le monde, ce point de vue s'opposant à l'instrumentalisme, selon lequel les théories scientifiques ne sont pas "vraies", c'est à dire isomorphes avec le réel, mais
seulement des fictions utiles.
A noter que la position la plus fréquente en sciences est un réalisme affaibli dans lequel les théories ne sont pas considérées comme vraies mais seulement
"probablement vraies", ceci dans le sens où les expérimentations corroborent les hypothèses. Les principes poppériens sont ainsi dominants, une théorie devant par dessus tout être
réfutable pour pouvoir être dite scientifique...
Quoi qu'il en soit, pour illustrer notre propos, nous voulons rappeler ici la position de Quine : " Une expérience de physique est « tout
autre chose que la simple constatation d'un fait. C'est l ꀘinterprétation de ces faits, c'est leur transposition dans le monde idéal, abstrait, symbolique, créé par
les théories". Ainsi, notre expérience est soumise à des concepts et est d'emblée conceptualisée.
Nous retrouvons cette idée dans le Tractatus logico-philosophicus de
Wittgenstein (1889- 1951) : Le fait que l'univers puisse être décrit par la mécanique newtonienne n'énonce rien quant à l'univers même, mais bien le fait qu'il puisse
être décrit de telle façon par cette mécanique, comme cela est en effet le cas" (cité par S. le Strat, 1990, p. 31).
Tout cela étant, nous ne voulons bien entendu pas dire que
le pluralisme théorique est l'approche idéale que tout un chacun cherche en psychologie, ni même que cet idéal existe comme nous l'apprend si bien la psychanalyse freudienne concernant la
réalité psychique individuelle, mais il a tout au moins le le mérite de ne pas verser dans le travers d'une "mono-théorie" parfois assimilée à juste titre à
une "monomanie"...
Précisons enfin que le pluralisme théorique auquel nous faisons référence, ne s'apparente bien entendu en rien à l'une des nombreuses
"méthodes Coué" promettant bonheur et prospérité à tout va, comme il s'en trouve beaucoup sur internet et comme tout un chacun
peut s'en voir proposer ...
- Ticket-Psy: un pass vers le mieux être
? France Info, le 24.01.2008
" Sur le modèle des tickets restaurant, le ticket-psy se développe en France. Depuis la loi de modernisation sociale de 2002, l'entreprise doit prendre
non seulement soin de la santé physique de ses salariés mais aussi mentale... "
Commentaire : Pour répondre à cette question (pass ou impasse vers le mieux être ?), il faut faire un détour par le contexte dans lequel cette offre apparait, en commençant par
le constat suivant : on assiste actuellement à une recrudescence de la demande de soins et/ou de suivi psychologique, ce dernier prenant souvent la forme d'un coaching, c'est à dire d'une aide et/ou
d'un accompagnement pour la conduite de projets personnels et/ou professionnels.
Ce phénomène résulte assurément de différents facteurs :
- la crise économique accentue et
augmente des difficultés existant depuis fort longtemps à des degrés divers, particulièrement en entreprise, mais qui sont
mieux contenues socialement, lorsque la conjoncture est meilleure.
- l'offre d'aide psychologique et de formation est elle-même en forte augmentation, du fait du développement exponentiel de disciplines
relativement nouvelles (psychologie, psychanalyse, psychothérapies, coaching,,")
- l'intérêt naturel porté par le public aux questions psychologiques, répondant aux besoins
d'aide aussi bien que d'épanouissement, se transforme de plus en plus en véritables prises de conscience de ce que la connaissance de la psychologie en particulier, c'est à dire de soi et des
autres, peut apporter de bon ou de bien dans le développement et/ou le mieux être de chacun(e).
Dans un tel contexte, la prévention des risques psycho-sociaux en entreprise est devenue une
réalité importante au point qu'elle s'inscrit depuis plusieurs années dans des textes légaux, ou dérive de ceux-ci, l'offre de tickets psy paraissant ainsi bien adaptée aux
besoins et attentes en questions dans ces textes, comme dans la réalité sociale et individuelle de chacun(e).
Tout cela étant, il est bien entendu nécessaire de relativiser la réponse.
En effet, on pourra toujours voir dans cette nouvelle offre de services, un certain nombre d'inconvénients, aucune initiative quelle qu'elle soit, n'étant jamais sans aucun effet négatif
ou pervers, potentiel ou réel" et aussi, pour le dire autrement, sans aucun détracteur. Ainsi, on ne manquera pas notamment d'évoquer des risques de stigmatisation, d'infantilisation,
etc"
Quoi qu'il en soit, l'essentiel est comme toujours, ce qu'il va en être des résultats. Ce n'est en effet que lorsque ceux-ci seront connus, qu'on pourra évaluer de manière
pragmatique et réaliste, dans quelle mesure il est fondé ou non de pérenniser ce type de service... mais il est fort probable que ce sera le cas.
- Claude Olivenstein, Psychiatre
, par Elisabeth Roudinesco : "...rejetant à la fois l'institutionnalisation des drogues de substitution, parmi lesquelles la méthadone et les
neuroleptiques - et non pas leur usage au cas par cas - il privilégiait à Marmottan les prises en charge de longue durée fondées sur une relation transférentielle avec les patients,
seule manière de les faire émerger lentement de l'enfer de la drogue...La France doit beaucoup à
Claude Olievenstein dans ce domaine. Il faut se rappeler la leçon d'humanisme,
de tolérance et de rigueur qui fut la sienne, et non se complaire dans une logique sécuritaire de prétendue "domestication" qui ne fera que criminaliser davantage le peuple des drogués.
"
Commentaire : Un excellent article d'Elisabeth Roudinesco à lire dans le Monde d'hier... Avec Claude Olivenstein, c'est une des plus grande figures de la psychiatrie progressiste qui
disparait. Pour des générations entières de psys il a été et reste indubitablement un des meilleurs modèles... ce deuil est ainsi aussi lourd à porter que ceux de Jacques Lacan, Georges
Lantéri-Laura, Edouard Zarifian,... Puissent les générations actuelles et futures continuer de s'inspirer pleinement des oeuvres de nos meilleurs représentants"
-Quand les psys de patrons racontent...
,par Nathalie Funès, Le Nouvel Observateur
Ivresse des sommets, angoisse de la solitude... de nombreux PDG consultent des psys ou des coachs pour supporter un rythme de travail infernal et un stress
croissant..."
Commentaire : Comme le montre cet article, "la dictature de l'économique" (qui est un des versants sociaux de la jouissance)
se paye souvent au prix fort, quelle que soit la position occupée dans les rapports de production... Cela étant, si l'homme n'est pas capable d'inventer un système à la fois plus rationnel et
plus humain, comme cela semble être le cas malgré ses capacités et son intelligence... il y aura nécessairement toujours à gérer les effets pervers du système en question...
- Appel à participer aux Etats Généraux - Collectif Sauvons La Clinique.
Le présent appel a été décidé par la
réunion qui a eu lieu le 10 octobre 2008 à l'Assemblée Nationale. Il s'adresse aux signataires des deux pétitions de Sauvons la Clinique et leur demande de le relayer le plus largement
possible (voir le site : http://www.sauvons-la-clinique.org/)
...
Il est clair aujourd'hui, que nous assistons à une convergence des forces du néolibéralisme, du scientisme et de l'utilitarisme pour imposer une vision réductrice de l'humain dont nous
constatons les applications dans plusieurs domaines : l'éducation, la recherche, le soin, les libertés, etc... La démarche clinique est en ligne de mire à travers des textes législatifs
et administratifs, à travers des dispositifs d'évaluation quantitative, homogénéisante, car ce que nous appelons «clinique» correspond à une conception du soin que la communauté
humaine doit au sujet souffrant, ce qui engage une politique et un choix de civilisation ...
Commentaire : Pour étayer cet appel, les lecteurs pourront se référer utilement aux "
Remarques sur le rapport INSERM de 2004" (<-clic), concernant les méthodologies quantitatives-expérimentales (par opposition aux méthodologies
qualitatives-cliniques), souvent utilisées en psychothérapie et dans les évaluations des états mentaux. Ces remarques valent en effet pour l'ensemble du mouvement se dessinant à
l'Université, dont un des objectifs est l'inféodation des sciences humaines aux sciences physiques et mathématiques, de la psychologie à la biologie notamment...
Mettre en
œuvre une stratégie de changement , par Jacques-Antoine Malarewicz
Les compétences relationnelles des cadres et des dirigeants sont incontournables, quel que soit le modèle de
management qui prédomine dans l'entreprise.
Caractérisée par l'étude des systèmes humains et des relations à l'intérieur des groupes, la systémique est un outil
de choix pour aider à la mise en œuvre des stratégies de changement. Rappelons-le, elle a d'abord été développée dans le domaine de la psychothérapie, principalement avec les
couples et les familles, et dans les institutions de soins. Mais tout système s'y prête, et notamment l'entreprise...
Commentaire : Cette présentation d'un livre comme il en existe trop peu sur la systémique, donne des informations pertinentes sur les rapports entre psychothérapie et
développement personnel ou coaching, ces disciplines étant naturellement liées entre elles, un peu comme l'envers et l'endroit d'une médaille ou d'un gant...
On méconnait trop souvent en effet que les techniques de développement et d'accompagnement personnel, dérivent toutes peu ou prou des psychothérapies, c'est à dire de
l'étude du fonctionnement mental normal et pathologique, le mouvement des psychothérapies humanistes en particulier se confondant avec celui du développement du potentiel humain...
Tout ceci à tel point que le coaching a pu apparaitre à certains spécialistes comme étant une "usurpation" des techniques psychothérapeutiques...
- La psychothérapie neuronale, Colloque neurosciences et psychanalyse -
Neurosciences et psychanalyse : une rencontre autour de l'émergence de la singularité - Colloque organisé par Pierre Magistretti, le 27 mai 2008.
Commentaire : Malgré son titre prometteur, cette conférence nous laisse sur notre fin (faim ?)" En effet, l'inconscient psychanalytique n'est pas l'inconscient
(neuro-)cognitif. Il n'a rien à voir avec des ensembles de neurones où se déroulent les processus biologiques automatiques de certaines actions ou comportements.
Autrement dit, l'inconscient psychanalytique n'est pas de nature biologique ou topologique. Il n'est localisé nulle part dans le cerveau, même si la théorie freudienne des pulsions peut
le laisser supposer. Il ne constitue pas non plus un système de contrôle automatique (en "background") de certains comportements, mais représente
plutôt ce qui échappe nécessairement au contrôle (neuro-)cognitif conscient et inconscient. Cette opposition renvoie notamment à celle entre métapsychologie et psychologie.
En outre, si la psychothérapie (psychanalytique ou non) présente des caractéristiques communes avec l'apprentissage, si on ne peut douter en particulier, qu'elle fait intervenir la plasticité
synaptique, son rôle ne saurait se réduire à des effets d'entrainement et d'épaississement de certaines synapses, via l'activation de neurones-miroirs ou non.
L'étude des techniques psychothérapeutiques, y compris cognitivo-comportementales, montre au contraire que les mécanismes visés sont des mécanismes de langage et de raisonnement
ayant une autonomie propre, même si leur support (substrat matériel) est biologique.
Ainsi, pour reprendre une analogie célèbre, malgré les rapports existant entre eux (avérés
dans les pathologies mentales d'origine organique ou toxique notamment), le "software" et le "hardware" demeurent bien distincts.
Finalement, le rapprochement annoncé entre
psychothérapie (ou psychanalyse) et processus neuronaux est ténu en regard des différences existant entre ces champs de connaissances, et le fossé entre "psychique" et
"somatique" toujours aussi profond. L'expression "psychothérapie neuronale" parait d'ailleurs être un paradoxe ou un abus de langage... le terme "psychothérapie"
désignant traditionnellement des traitements psychologiques de problèmes psychologiques, tandis que le terme chimiothérapie est réservé aux traitements biologiques. Enfin, les effets biologiques
(phénotypiques notamment) des psychothérapies sont à la fois peu connus et sans importance essentielle, par rapport aux changements de croyances et de modes de pensée, visés et obtenus sur
le plan psychologique.
- Le temps de l'éclectisme. Les thérapies à la carte..., par Serban Ionescu, in Revue Sciences Humaines d'Octobre 2008.
Bien que critiqué
par certains, l'éclectisme occupe actuellement une position centrale dans le champ des psychothérapies. Si ses partisans le présentent comme une réaction aux positions rigides et dogmatiques,
une vigilance est cependant nécessaire pour éviter l'écueil du mélange des genres et de l'incohérence théorique. Seuls la recherche rigoureuse, les débats
argumentés et l'esprit d'ouverture peuvent prévenir les éventuels dérapages de cette approche...
Commentaire : Nous remercions vivement le Professeur Ionescu qui faisait partie de notre jury de thèse, pour cet article paru dans la revue Sciences Humaines, et saluons au passage le professionnalisme
et l'implication de ce Professeur réputé pour des travaux tels que "Quatorze approches de la psychopathologie" (Nathan, 1991), entre autres... Un point intéressant de discussion apparait
dans l'affirmation selon laquelle l'intégration supposerait la volonté de synthétiser plusieurs pratiques pour fonder une nouvelle école. Pour nous en effet, l'approche intégrative
ne doit pas viser à fonder une nouvelle école... Il s'agit plutôt d'une approche susceptible d'incarnations multiples, que chaque thérapeute devrait pouvoir construire sur la base de ses choix
personnels, tout en respectant l'idée fort juste selon laquelle "la rigueur est de rigueur"... Autrement dit une formation de haut niveau, de type Doctorat d'exercice, devrait être exigible de
la part des thérapeutes pouvant prétendre exercer dans cette optique...
- Trop de norme tue la norme, par Jean-Michel Dumay, Le Monde du 27.09.08
Nous vivons une époque très normée, sauf en matière de capitalisme débridé, à
considérer l'actualité - mais il parait que les choses vont changer. Il existerait une accumulation et une inflation de la norme, disent les sociologues. Ce qui
se voit dans les organisations, où
les actes professionnels paraissent de plus en plus étouffés par des codes, des procédures imposées ["] Le management paradoxal (n'hésitez pas à enfreindre la règle pour que
ça marche ; pourquoi avez-vous enfreint la règle, puisque ça ne marche pas ?) ne juge pas les comportements pour ce qu'ils sont. Il ne jauge et cultive que le résultat"
Commentaire :les lecteurs apprécieront...
- Quinze médecins dénoncent l'abus d'antidépresseurs
en France...Le texte est signé notamment par Gérard Apfeldorfer, Boris Cyrulnik, Serge Hefez, William Lowenstein, Marcel Rufo et David Servan-Schreiber.
Destiné à
interpeler la société française, il dénonce "un triste record"...les signataires de l'appel indiquent que leur "objectif n'est pas de remettre en question l'aide majeure
apportée par ces molécules dans le traitement des pathologies mentales ni dans les situations de crise aigüe. Mais il nous semble nécessaire et urgent d'alerter l'opinion et les pouvoirs publics
sur les dangers de cette surmédicalisation du mal-être et sur l'existence d'alternatives non médicamenteuses aussi efficaces"
Commentaire : Merci pour ce courage, cette franchise et cette dignité... il faut souhaiter que d'autres voix s'élèvent, toujours plus nombreuses, pour faire entendre celle de
la raison...
- Eclectisme et intégration en psychothérapie
- Thèse de Psychologie clinique et pathologique, sous la direction du Pr Pierre Angel, soutenue le 17 Juin 2008, par Mme Françoise Zannier,
Comme promis, voici la thèse soutenue récemment.
Il conviendra de lire le résumé pour en comprendre le propos, dont l'apparente simplicité ne doit pas être confondue avec une quelconque superficialité. Cette thèse est le résultat
de 4 années de travail. Elle intéressera particulièrement les étudiants et les esprits ouverts et curieux, tous ceux pour qui la connaissance, la compréhension et l'explication, ne sont pas
sacrifiables sur l'autel du "politiquement correct".
En ce début de XXIe siècle, il y avait selon nous un enjeu important à mettre un peu d'ordre, à relier entre elles et à
préciser les rapports entre des connaissances se présentant a priori comme un immense fatras disparate. En outre, dans cet ouvrage, Il y a un engagement sous les aspects d'une épistémologie
instrumentaliste et constructiviste, mais encore phénoménologique et herméneutique, concernant les sciences en général et les théories du psychisme en particulier...
- Le renouveau phénoménologique en psychiatrie, par Bruno Verrechia, CHU de Brest,...,
Le courant phénoménologique a constitué en psychiatrie,
rappelons-le, l'une de ses plus grandes traditions cliniques et imprègne profondément toute son histoire, depuis ses origines, depuis ses fondements mêmes. Et la critériologie des taxinomies
nord-américaine ou mondialiste ne saurait avoir bâillonné d'un trait, sous ses code-barres, la puissance d'une pensée de l'essence humaine. La psychiatrie se serait-elle détournée
de ses fondements mêmes ? Oublieuse de son essence, solidaire de l'achèvement d'une métaphysique cartésienne crucifiée au seul principe de causalité ?
Commentaire : Même s'il date un peu (2005 c'est à dire 3 ans déjà...), ce texte est une bouffée d'air (d'or ?) pur ... à lire absolument !
- L'Entente psychanalytique récuse le projet d'arrêté ministériel prétendant
fixer les conditions de formation des psychothérapeutes Communiqué de Presse du 22 juillet 2008
Alors que le souci du législateur était de protéger
le public, ce projet d'arrêté aurait un résultat exactement inverse : il prévoit en effet la mise en place d'une formation bâclée, voie courte destinée aux recalés
des études de psychologie, dont on voudrait faire une masse d'agents sous-qualifiés, sans statut ni autonomie professionnelle...
Commentaire : Un tel projet de formation au rabais, privant les professionnels du psychisme de leur autonomie et les plaçant sous contrôle médical, aurait en effet des répercussions
catastrophiques pour l'avenir de ces professions et de toutes les personnes concernées (clients et patients, donc tout un chacun, réellement ou potentiellement...). L'inféodation des sciences
humaines (psychologie, sciences du langage,...) aux sciences naturelles (médecine, biologie,..) en particulier, relève d'une imposture ou d'une profonde méprise intellectuelle...
-Norme psychiatrique en vue, par Roland Gori, psychanalyste et professeur de psychopathologie,
Dépistage des troubles du comportement, plus de coaching, moins de soins :
Roland Gori, psychanalyste et professeur de psychopathologie, décrypte l'évolution probable de la santé mentale. On parle de plus en plus de « santé mentale », de moins en moins de «psychiatrie »
. Où nous mènera, demain, cette tendance ? Nous sommes entrés dans l'ère d'une psychiatrie postmoderne, qui veut allouer, sous le terme de « santé mentale », une dimension médicale et scientifique
à la psychiatrie. Jusqu'à présent, cette discipline s'intéressait à la souffrance psychique des individus, avec le souci d'une description fine de leurs symptômes, au cas par
cas...
Commentaire : Article de référence pour le débat entre partisans d'une conception naturaliste du psychisme et ceux soutenant une conception herméneutique, dans lequel se
glissent inévitablement des questions d'intérêts corporatistes et de politique professionnelle...
Si des erreurs et des abus ont lieu de part et d'autre, on ne peut cependant que regretter les
prises de position tranchées "en faveur" ou "contre" l'un ou l'autre camp...
Il y aurait urgence à donner à chaque point de vue la place qui lui revient, et à cesser
de "glorifier les uns" ou au contraire de "condamner les autres" au nom de nos propres aveuglements....
A quand une vraie place au dialogue et au partage, à la recherche de solutions au lieu de
fustigations réciproques interminables... ?
- Discussion autour de l'article " Le Neuro-coaching : nouvelle science, effet de mode ou imposture ?" voir le site
Agoravox, qui publie cet article dans la rubrique Santé
Commentaire : Pour ceux qui ne connaissent pas le média citoyen Agoravox, ou qui sont passionnés par le sujet de l'article, une bonne adresse à visiter ...
Pour mémoire du débat entre "sofware" et "hardware" : ꀜ on ne ramènera jamais les manifestations de notre ême aux propriétés brutes des appareils nerveux pas
plus qu'on ne comprendra de suaves mélodies par les seules propriétés du bois ou des cordes du violon nécessaires pour les exprimer ê€à (Claude Bernard)...
Nous renvoyons aussi les lecteurs à l'article d'Elisabeth Roudinesco, "Le cerveau psychique", paru dans le Monde du 08.04.05, où
elle cite le Professeur de Psychiatrie, Edouard Zarifian :
« Certains psychanalystes ont pu laisser croire qu'ils s'intéressaient à un psychisme sans cerveau, suscitant la réprobation
des neurosciences, de même qu'il existe aujourd'hui des tenants des neurosciences qui défendent la conception absurde d'un cerveau sans psychisme, confondant - délibérément ou
non - le psychisme avec le fonctionnement neuropsychologique de cet organe. »
- Pour information concernant les fonctions et attributions des Psychologues Cliniciens" Art 2 du Décret no 91-129 du 31 janvier 1991
Les psychologues [...] conçoivent les méthodes et mettent en
œuvre les moyens et techniques correspondant à la qualification issue de la formation qu'ils ont reçue...ils étudient et traitent, au travers d'une démarche professionnelle propre, les rapports
réciproques entre la vie psychique et les comportements individuels et collectifs afin de promouvoir l'autonomie de la personnalité...
Commentaire : Face à la gigantesque campagne de désinformation orchestrée par des associations de psychothérapeutes autoproclamés et des médias associés,
afin de monopoliser l'exercice de la psychothérapie à leur profit, il convient de rappeler la Loi pour clarifier les choses concernant notamment les compétences des Psychologues Cliniciens...
Nous renvoyons aussi les lecteurs à la loi du 9 Juillet 2004 (voir plus bas sur cette page) et rappelons que ce sont les conditions requises pour l'exercice de la psychothérapie, par les
psychothérapeutes non-psychologues et non-médecins qui ne sont pas encore précisées par la loi (le décret d'application de celle-ci étant attendu ...), pas l'inverse comme on
essaye encore trop souvent de le faire croire au public...
- Sectes : Accoyer réclame le décret d'application sur les psychothérapeutes
En 2004, les parlementaires désireux d'éviter de voir tout un chacun utiliser ce titre - et notamment des groupes sectaires- avaient créé un registre national des
psychothérapeutes, sous l'impulsion d'un amendement de Bernard Accoyer. Mais le gouvernement n'a jamais publié le décret précisant dans quelles conditions pouvaient être
inscrits sur ce registre ceux qui ne sont ni médecins, ni psychologues, ni psychanalystes.
Commentaire : Même si tout ne sera pas réglé par le Décret, un grand merci à Mr Accoyer et aux parlementaires, d'avoir vu clairement le problème
et d'agir en conséquence...
- Le pouvoir des antidépresseurs remis en cause
par Catherine Petitnicolas, Le Figaro du 21/01/2008,
" Selon une étude américaine, les publications scientifiques sur les nouveaux psychotropes exagèrent leur action. C'est
un pavé dans la mare. L'efficacité des nouveaux antidépresseurs mis sur le marché depuis le milieu des années 1980, avec pour chef de file la fluoxétine (alias Prozac), est
mise en doute par des experts américains de la FDA, la toute puissante agence américaine du médicament. Une étude du New England Journal of Medicine démontre que des publications ont
exagéré l'efficacité de ces médicaments parés de toutes les vertus par les laboratoires, les médecins et même les malades..."
Commentaire : A la lecture de ce genre d'article, on se rend compte qu'avec des protocoles ad hoc, les méthodes quantitatives réussissent souvent à «
prouver», ou du moins à corroborer temporairement... ce qu'elles veulent démontrer, ni mieux ni moins bien que les méthodes qualitatives auxquelles elles reprochent souvent leur soi-disant manque de
scientificité...
Il apparait que leur principal "avantage" réside essentiellement dans la maitrise de la formalisation mathématique/statistique et de sa puissance persuasive, qui deviennent
sujettes à caution dès qu'on étudie finement les paramètres utilisés et qu'on inventorie ceux qui sont écartés ou présentés comme allant de soi, « évidents »
ou « naturels». En tout état de cause, ces approches excluent l'évaluation subjective individuelle, car elles visent le plus souvent une exploitation statistique de données recueillies sur
des groupes ...
- "Prévenir des troubles et y remédier peut n'être
pas médical : Décret « ostéopathes » et Conseil d'état - Critères de « diagnostic et prescription préalables », Conséquences pour les psychologues
et psychothérapeutes"
"...le terme générique de « thérapie » n'étant nullement réservé aux disciplines médicales et
paramédicales, pas plus que l'expression générique « soins à la personne », et pas plus que les termes « prévenir des troubles fonctionnels du corps humain et y remédier »,
d'après l'arrêt du Conseil d'état ici commenté, qui tranche une nouvelle et bonne fois la question...."
Commentaire : Nous voyons dans ce texte une confirmation supplémentaire concernant le fait que la psychologie et les savoirs psychothérapeutiques ne sont pas à
confondre avec la médecine ou la psychiatrie... La psychiatrie est une spécialité médicale dont les racines plongent dans le paradigme naturaliste de la médecine classique.
Elle s'inscrit dans une tradition ancienne de traitements ou de soins apportés au corps, considéré comme le siège des maladies, tandis que les pratiques psychothérapeutiques,
beaucoup plus récentes, visent à traiter des troubles psychiques qui n'ont pas d'origine organique avérée, uniquement par des moyens psychologiques.
Les théories
psychothérapeutiques s'inscrivent dans le paradigme herméneutique de l'esprit qui est opposé dans son principe, au paradigme naturaliste. Comme elles le montrent toutes, la dimension psychique a
une autonomie propre, qui ne peut et ne doit pas être confondue avec la dimension mentale/organique.
Force est donc de reconnaitre au travers du développement des psychothérapies, un enjeu politique
qui n'est rien de moins que la remise en question du modèle médical dominant, ceci alors même que la psychiatrie s'est efforcée d'intégrer les pratiques psychothérapeutiques et
que les prises en charge sont souvent pluridisciplinaires, constituées de différents types de soins...
- La psychologie entre raison(s) et passions
- Formation Professionnelle et Droit de savoir
- Le Neuro-coaching : nouvelle science, effet de mode ou imposture ?
(ancienne Version) <-clic
- La Formation des psychothérapeutes
- Remarques sur le Rapport INSERM 2004
- Position de l'UNADFI sur l'amendement Accoyer
- Création d'une commission d'enquête sur les conditions de délivrance et de suivi des autorisations de mise sur le marché des médicaments, Annexe au procès-verbal de la séance du 25 Janvier 2005
- LA MORT DU FOPIM, Fonds de promotion de l'information médicale et médico-économique
, LE MONDE du 21 décembre 2004, Sandrine Blanchard
- Article sur les benzodiazépines (Tranxène,
Témesta, Valium, Lexomil, Xanax,...)
- Psychiatrie : des experts trop liés à l'industrie
- Sectes : où commencent et où s'arrêtent-elles?
- La programmation neuro-linguistique (PNL)