Les Professionnels de la Psychologie
- Un Psychologue
a une formation universitaire de base d'au moins 5 ans en psychologie (Les
Psychologues scolaires. Très souvent, il a suivi d'autres formations et possède
d'autres diplômes (DU, DESU, Doctorat, etc...). Cette profession est règlementée
et le titre de Psychologue bénéficie d'une reconnaissance nationale.
Chaque psychologue possède un numéro ADELI.
Ce dispositif permet de vérifier que le professionnel concerné détient bien les
diplômes permettant d'utiliser le titre de Psychologue (Licence + M1 + M2 de
psychologie au minimum, pour la formation universitaire).
- Un Coach est un
professionnel de l'accompagnement de personnes dans des projets divers et variés
(personnels, scolaires, professionnels, etc..) ou bien dans des situations
spécifiques, délicates ou difficiles (résolution de problèmes nécessitant des
connaissances spécialisées, en plus du bon sens et de la logique nécessaires).
Le terme "coach" est issu du monde du sport où il désigne des personnes nommées
aussi "entraineurs sportifs". Il a d'abord été importé dans le domaine du
savoir-être en entreprise, puis du fait de son succès, de nombreuses personnes
dispensant toutes sortes d'enseignements s'autoproclament aujourd'hui "coachs".
La profession de coach n'étant pas règlementée et remplissant des fonctions
similaires à celles des psychologues, de nombreux psychologues utilisent ce
vocable pour qualifier les procédures d'accompagnement qu'ils mettent en œuvre
(voir une
interview du Pr Pierre Angel sur le métier de coach).
Grosso modo, comme l'explique le Pr Angel, on peut dire que le coaching
s'adresse à des gens allant bien et voulant aller mieux, tandis que la
psychothérapie s'adresse à des gens présentant des souffrances personnelles et
souhaitant les surmonter. C'est pourquoi coaching et psychothérapie ne sont
souvent pas si différents qu'on le croit, et sont pour ainsi dire comme
l'endroit et l'envers d'une même problématique d'évolution personnelle. C'est
aussi pourquoi le coaching utilise les techniques psychothérapeutiques à des
fins de développement du potentiel individuel et de réalisation de projets -
l'intérêt du travail étant dès lors d'avoir à disposition la plus vaste panoplie
possible d'outils thérapeutiques.
Le coaching s'inscrit dans le domaine
du développement personnel, dérivé du mouvement dit du Développement du
Potentiel Humain, où s'inscrivent également les psychothérapies humanistes.
La profession de coach permet à des non-psychologues de répondre aux besoins
d'aide et d'accompagnement psychologique de très nombreuses personnes (élèves,
étudiants, professionnels, particuliers,...). Toutefois l'exercice de cette
profession par des non-psychologues, ne va pas sans présenter certains risques
et dangers (erreurs d'évaluation des problématiques ou de diagnostics,
non-reconnaissance de pathologies abordées comme de simples questions d'ordre
pédagogique ou éducatif, connaissances théoriques et méthodes inadaptées ou
insuffisantes, notamment). Par conséquent on ne le répètera jamais assez :
"le seul vrai spécialiste de la psychologie,
c'est le psychologue".
Comme celles des psychothérapeutes
non-psychologues, les formations de coachs sont diverses et variées, allant des
plus "fantaisistes" aux plus sérieuses. Les meilleures formations de coachs sont
de type DU ou DESU, et sont donc beaucoup moins pointues en psychologie que
celles des psychologues. Enfin, pour compliquer encore un peu plus les
choses, de nombreuses formations de coachs intègrent l'enseignement de théories
psychologiques mineures ou alors douteuses sur les plans scientifique et surtout
éthique. A l'heure actuelle, de nombreuses théories sont en effet des
"sous-produits" de théories originales, véritables plagiats ou contrefaçons de
théories princeps, fabriqués selon toute vraisemblance à des fins de concurrence
et de commercialisation. C'est la raison pour laquelle il est souvent très
difficile pour des profanes de s'orienter correctement dans l'univers psy en
question, et de différencier le bon grain de l'ivraie pour ainsi dire. C'est
d'autant plus vrai que de nombreux charlatans sont très habiles à faire passer
pour des savoirs sérieux et fiables, des connaissances de pacotille, en
promettant monts et merveilles la plupart du temps. Dans cette mesure, on ne
saurait trop recommander aux usagers de la psychologie de se méfier des
promesses inconsidérées et irresponsables de bonheur ou de succès, quelles qu'en
soient les formes, et de ne s'adresser qu'à des professionnels dument formés et
qualifiés. (pour plus d'informations, voir l'article
le Marché du Psychospirituel).
- Un
Psychothérapeute est spécialisé en psychopathologie
et psychothérapie. Pour cela, il doit avoir acquis une formation complète de
haut niveau dans ces deux domaines. En France, depuis la loi de 2004, seuls les
psychologues, psychiatres et psychanalystes régulièrement inscrits dans les
registres de leurs associations, sont psychothérapeutes de droit. Le décret
d'application de cette loi, sorti en 2010, a ensuite introduit une division
entre ces professions en réservant le titre de psychothérapeute aux seuls
psychiatres sans aucune formation complémentaire. On a encore vu à cette
occasion comment les enjeux cliniques s'effacent parfois au profit d'enjeux
politiques, les psychiatres étant avant tout des médecins ayant par conséquent
une approche essentiellement biologique de la psychopathologie et de la
psychothérapie.
Le Décret est aujourd'hui révisé et reconnait aux psychologues cliniciens
notamment de cette même prérogative, car leur formation correspond aux exigences
de ce Décret, sans qu'il y ait besoin d'aucun complément, ce qui avait
manifestement "échappé" aux rédacteurs du Décret précédent.
- Un
Psychanalyste a suivi une analyse didactique et une
formation auprès de ses pairs et au sein d'une association de psychanalystes.
Dans l'immense majorité des cas, c'est un professionnel ayant une formation
initiale de psychiatre ou psychologue, l'accès à ces associations se réalisant
par cooptation entre pairs. Toutefois, cette profession n'étant pas
règlementée, de nombreux professionnels s'autoproclament "psychanalystes" sans
avoir acquis une formation au sens venant d'être vu et souvent sans même bien
connaitre la psychanalyse, ce qui est un comble dans le contexte en question.
- Un Superviseur
est un psychologue (ou autre psy) qualifié et expérimenté réalisant des sessions
de supervision, dite aussi analyse des pratiques professionnelles, ceci à
destination des professionnels des champs de la Santé, de l'Education et du
Secteur Social principalement.
Concrètement une supervision se déroule sous la forme d'une co-analyse visant à
mettre au jour les problématiques rencontrées dans le cadre professionnel et à
les traiter.
- Un Psychiatre
est un médecin spécialisé en psychiatrie. La psychiatrie concerne
essentiellement les pathologies psychiques et/ou mentales nécessitant des
traitements médicaux (biologiques) de plus ou moins longue durée en cure
ambulatoire ou en milieu hospitalier. Précisons que les psychothérapies sont
des traitements psychologiques complémentaires des traitements biologiques dans
de très nombreux cas. Elles permettent souvent aux patients de diminuer la
durée des traitements biologiques et/ou les doses de produits psychotropes
prescrits dans ces traitements. Elles sont aussi parfois plus efficaces que les
traitements biologiques dans certaines pathologies et permettent à de nombreux
patients de conserver une qualité de vie optimale malgré leur pathologie.
Précisons enfin que l'étude des psychothérapies occupe une place infime dans le
cursus de base des psychiatres, nombre d'entre eux ayant ainsi une approche
essentiellement biologique des pathologies.
Pour plus de détails
concernant les professions de la psychologie, voir le site
psychologue-coach-psychotherapeute-paris.fr
(haut de page)
Quand et pourquoi consulter ?
Trouver des réponses à des questions, résoudre des problèmes psychologiques ou
aller mieux, nécessite souvent de prendre soin de soi. Bien se connaitre soi-même, autrui
et le monde extérieur est déterminant dans ce sens. Ceci supposant également
d'avoir les meilleures références. En effet, il faut bien savoir que toutes les
théories ne se valent pas et qu'il est très facile aujourd'hui, mais encore
risqué, de perdre son temps avec des savoirs mineurs ou de pacotille (voir
l'article
Le marché du Psychospirituel).
En tout état
de cause, de très nombreux problèmes sont des problèmes relationnels, ou bien
ont une importante dimension relationnelle. Nos relations avec nous-mêmes,
autrui et les objets du monde extérieur, conditionnent notre vie de manière
essentielle. C'est pourquoi il est essentiel également de veiller à ce que
ces relations soient les meilleures (et dans certains cas les moins mauvaises)
possibles.
Notre conscience traduit notre mode d'être en relation.
Faire en sorte qu'elle soit la plus grande et la meilleure possible est la seule
voie permettant de nous réaliser nous-mêmes dans les meilleures conditions,
c'est-à-dire de prendre les bonnes décisions et de mener à bien nos actions et
projets.
En d'autres termes, aucune activité humaine n'échappe aux
conditions psychologiques - relationnelles donc - dans lesquelles elle s'exerce.
Même s'il est imparfait du fait de certaines influences inconscientes notamment,
le psychisme est le centre de contrôle de la vie consciente. C'est pourquoi
notre vie en est tributaire dans tous ses aspects. A l'extrême, on peut tout
aussi bien dire que rien n'existe en dehors de la conscience, et que celle-ci ne
se trouve pas dans notre cerveau même si elle en est en partie le produit.
C'est pourquoi toutes les questions ou problèmes pouvant bénéficier d'un
éclairage, de conseils, d'un accompagnement ou d'un suivi (coaching), ou d'un
traitement psychothérapeutique à court, moyen ou long terme, sont des motifs
réels et sérieux pour faire une démarche dans ce sens.
Contrairement donc à un vieux préjugé tenace, il n'est pas nécessaire d'être en
souffrance pour consulter un psychologue.
Corolairement, une personne qui consulte n'est pas obligatoirement "malade" ou
"incapable" de trouver seule des solutions ou des réponses à des problèmes.
La psychologie clinique en particulier s'occupe autant de
"normalité" que de
"pathologie".
Les modèles psychopathologiques n'auraient en effet aucun sens s'ils n'étaient
pas construits en référence à la normalité ou à des modes de fonctionnement
optimaux qu'il s'agit d'atteindre. Plus généralement, les psychologues
seraient incapables de conseiller et de conduire des traitements psychologiques,
s'ils n'avaient aucune idée de ce qu'est la normalité et plus encore ces modes
de fonctionnement optimaux. De plus, de très nombreux problèmes
psychologiques sont l'expression atténuée de pathologies avérées, c'est pourquoi
Freud disait très justement qu'entre le normal et le pathologique, il n'y a pas
le fossé que l'on croit.
Les connaissances scientifiques en psychologie sont en fait utiles dans de très
nombreux cas parce qu'elles concernent les principaux aspects de la conscience
et de son corolaire : l'inconscient. La conscience est la manifestation de
l'être en relation. Sont ainsi visées les relations que nous
entretenons avec nous-mêmes, autrui et le monde extérieur, mais encore tous les
objets psychiques quels qu'ils soient, constituant une activité consciente
(rapports objectaux) ou susceptible de le devenir. Par "objets psychiques",
il faut entendre les "représentations" d'objets du monde extérieur et intérieur,
que nous avons en nous. L'univers de la pensée, i.e. des représentations
visuelles et symboliques, constitue le psychisme. Il s'agit d'une dimension
immatérielle distincte de son substrat biologique, encore appelée esprit dans
les religions et les philosophies spiritualistes.
En effet, les pensées que nous formons et les img que nous voyons ne se trouvent
pas dans notre cerveau même si elles en sont en partie le produit, d'où le
postulat d'une dimension psychique en grande partie indépendante de la biologie.
De ce point de vue, par exemple, un problème de concentration insuffisante
témoigne souvent d'une relation perturbée à une activité.
Dès lors, il s'agit par un travail de co-analyse et d'enquête, de découvrir
les facteurs impliqués dans ce problème afin de tenter d'y remédier ou de
l'amoindrir . Nous sommes ainsi clairement dans ce qu'il est convenu d'appeler
le paradigme herméneutique de l'esprit. Comprendre et expliquer sont les
principaux leitmotivs de toute action psychologique, une figure ne se
transformant et ne se dépassant en une autre que par sa pleine compréhension.
Rien à voir donc ici avec un hypothétique dysfonctionnement synaptique ou
neuronal.
Tout rapport objectal est potentiellement un objet d'étude psychologique, en
particulier dès lors qu'il s'agit d'améliorer ce rapport. En d'autres termes,
il s'agit souvent d'améliorer des relations par différentes méthodes parmi
lesquelles on peut citer l'écoute, la co-analyse, l'apport de connaissances
nouvelles, l'expérimentation de ces connaissances (outils conceptuels) ou
training, le suivi de l'évolution personnelle, etc...
On voit aussi ici
pourquoi la psychologie n'est pas une approche médicale, et encore moins "une
province de la médecine" (Lacan), même si des paramètres biologiques
interviennent nécessairement dans la vie psychique (à ne pas confondre avec son
substrat biologique ou appareil mental). La différence est pour ainsi dire
la même qu'entre le Hardware et le Software informatiques, même si l'aporie en
question n'a pas fini de faire couler de l'encre. A toutes fins utiles,
rappelons toutefois ce que disait le célèbre médecin et physiologiste Claude
Bernard : "On ne ramènera jamais les manifestations de notre âme aux propriétés
brutes des appareils nerveux pas plus qu' on ne comprendra de suaves mélodies
par les seules propriétés du bois ou des cordes du violon nécessaires pour les
exprimer â€.
(haut de page)
Quelles sont les principales approches psychologiques et psychothérapeutiques ?
Les principales approches psychologiques
enseignées à l'Université sont la Psychanalyse
(on devrait plutôt dire les théories psychanalytiques),
la Psychologie cognitivo-comportementale, les
Théories systémiques et l'Ethnopsychiatrie (dite
aussi Ethnopsychanalyse), et nulles autres, c'est à préciser dans un contexte où
une foultitude d'écoles (quand il ne s'agit pas de pures contrefaçons) tentent
de se faire passer pour scientifiques et importantes (voire pour les meilleures)
au travers de promesses toutes plus "alléchantes" les unes que les autres (à ce
sujet, voir le
Nouveau Guide "Santé et Dérives sectaires"- de la
Miviludes).
En ce qui concerne la
psychanalyse, c'est abusivement qu'on en parle comme d'un modèle de psychothérapie, ceci
parce qu'en réalité, elle n'est thérapeutique que "par surcroit".
Cela signifie qu'elle est d'abord essentiellement une méthode permettant
d'explorer la personnalité de l'analysant et de lui permettre d'accéder à qu'on
appelle conventionnellement la "connaissance de soi". Le principal mérite de
la psychanalyse est d'avoir ouvert et systématisé un nouveau champ de
connaissances, autrement dit un nouveau paradigme scientifique qui est celui du
psychisme, ce champ n'étant pas à confondre avec la biologie et la médecine.
L'étude du cerveau notamment (c'est-à -dire du substrat matériel du psychisme)
est le principal objet des neurosciences, de la psychiatrie et de la
psychopharmacologie - mais ces sciences ne sauraient en aucun cas et de très
loin, expliquer à elles seules les phénomènes de la conscience. En tout état
de cause, la Psychanalyse est la principale matrice des
écoles de psychothérapie apparues au XXe Siècle dans les pays occidentaux, dont
notamment la psychothérapie cognitive et les
théories systémiques.
Pour résumer les choses,
il a fallu qu'émerge la notion de psychisme comme représentant une dimension
indépendante du cerveau, pour que soit créé le pôle clinique de la psychologie
en France notamment, et que de très nombreuses études se concentrent à partir de
là sur ce psychisme et son fonctionnement. Autrement dit, s'il est évident
que le corps et le psychisme forment un tout indissociable dans l'appréhension
première que nous en avons, et que de nombreuses interactions ont lieu entre
l'un et l'autre, il n'en demeure pas moins qu'ils renvoient l'un et l'autre à 2
champs de connaissances bien distincts, la psychologie ne pouvant en aucun cas
être confondue avec la biologie. C'est pourquoi les neurosciences
représentent souvent à tort "le nec plus ultra" des connaissances psychologiques
dites scientifiques.
L'amalgame plus ou moins permanent effectué entre psychologie et biologie
aboutit en fait à une confusion des disciplines se faisant au détriment des
personnes peu ou pas informées.
La
Psychothérapie cognitivo-comportementale a été "inventée" dans les
années 70 par des anciens psychanalystes (AAron Beck et Albert Ellis) qui ont de
manière assez évidente reformulé de nombreux concepts psychanalytiques dans le
langage cognitiviste. Ce travail de reformulation s'est accompagné
d'une réflexion et d'une élaboration conséquentes des phénomènes de la
psychologie du sens commun. Il s'est inspiré également des travaux de la
philosophie analytique et des philosophies du langage, si bien que cette école
représente aujourd'hui un courant de pensée important avec lequel on peut
compter. En effet, il permet de traiter des problématiques ou certains de
leurs aspects ne relevant pas uniquement des grilles de lecture
psychanalytiques. Précisons ici que le reproche adressé à la psychologie
cognitivo-comportementale, d'utiliser des méthodologies quantitatives, n'est pas
fondé en ce sens que ces méthodologies évaluatives sont surajoutées pour ainsi
dire.
La psychologie cognitivo-comportementale n'implique nullement en elle-même
d'utiliser ces méthodologies. Les méthodologies qualitatives sont parfaitement
utilisables également. L'utilisation massive des méthodes quantitatives tient au
fait que les études en question sont réalisées dans le champ de la psychiatrie
et de la psychopharmacologie, où les mesures ont une grande importance pour les
traitements médicamenteux, et où des habitus anciens sont déterminants dans ce
sens. La psychologie ne s'est dégagée que très progressivement de la
biologie et de la médecine, comme discipline autonome, ceci expliquant la
survivance de confusions et de fortes résistances de la part du corps médical
qui la revendique comme étant incluse dans son champ.
Tout cela étant,
des divergences théoriques de fond opposent par ailleurs la psychothérapie
cognitive et la psychanalyse, sans que pour autant ces divergences soient
incompatibles du point de vue pragmatique des traitements, comme nous l'avons
montré dans notre
thèse sur l'intégration en psychothérapie.
Les Théories Systémiques
sont nées aux Etats Unis, leur berceau officiel étant l'Ecole de Palo Alto.
Comme leur nom l'indique, ces théories intègrent dans l'approche clinique, la
dimension sociale de celle-ci et plus exactement celle des interactions entre
les membres d'un groupe (famille, entreprise, ethnie, etc...). Ces théories
conçues à partir des théories des systèmes et des jeux notamment, sont par
nature essentiellement constructivistes.
C'est pourquoi ce sont des théories ouvertes, c'est-à -dire capables
d'incorporer des apports théoriques extérieurs au courant systémique. Les
théories systémiques repose sur le principe qu'un individu fait partie d'un
système relationnel et interactionnel, dans lequel chaque élément interagit avec
tous les autres éléments du système
(un système commence à partir de 2
personnes). A partir de notions comme l'homéostasie groupale, les boucles de
rétroaction, les logiques non-ordinaires (paradoxes, dialectique, etc...), cette
école s'attache à décrire comment et en quoi le comportement d'un individu se
comprend et s'explique principalement au travers des interactions existant dans
le groupe d'appartenance considéré. On sait grâce à la psychanalyse, qu'un
individu est toujours déjà un être social, et que par conséquent, la
compréhension de l'individuel passe par le collectif ou le social. Le clivage
entre individuel et social est ainsi de pure forme. Cependant, grâce aux
théories systémiques, de nombreuses autres notions permettent d'éclairer
certains aspects relationnels ou mécanismes psychologiques d'une manière
extrêmement pertinente dans de nombreux cas, ce qui du même coup permet
d'entrevoir des solutions ou de formuler des réponses vis à vis de problèmes
pour lesquels les autres écoles ne proposent parfois pas d'aide adéquate.
L'Ethnopsychiatrie
s'intéresse essentiellement à la culture d'appartenance des personnes, donc aux
aspects sociologiques, spirituels et religieux notamment, permettant de
comprendre et d'expliquer les différents modes de fonctionnement et de
dysfonctionnement psychologique rencontrés chez des personnes d'une même
culture. Comme l'a brillamment formulé Georges Devereux : "psychisme et
culture sont co-émergents". On entrevoit ainsi pourquoi les dimensions
sociales et culturelles de tout sujet sont inscrites, imbriquées dans le
psychisme individuel, via le langage et les représentations mentales propres à
une culture, nation ou ethnie. Le vocabulaire sociologique et culturel
(concepts, notions, mots, valeurs...) auquel tout individu est affilié par ses
attaches familiales et personnelles, en particulier, est un objet privilégié
d'étude en ethnopsychiatrie. C'est dire ici si les faits de langage sont
prépondérants en psychologie, ceci tant dans leur dimension collective
qu'individuelle.
L'ethnopsychiatrie par nature très vaste ne peut être connue que de manière
limitée, sachant que le but n'est pas de "tout savoir sur tout", mais de
connaitre et d'appliquer des principes essentiels, ce qui est déjà beaucoup.
Parmi ces principes, outre ceux déjà cités, on retiendra celui du débat
contradictoire grâ ce auquel toute problématique est discutée d'une manière
intégrée dans la culture du groupe, afin de trouver ou de retrouver son sens en
regard de celle-ci). Il est apparu en effet aux ethnopsychiatres que la
plupart des pathologie présentées par des personnes migrantes ne peuvent pas
s'expliquer indépendamment du cadre culturel de ces personnes. La culture
d'origine d'une personne détermine en effet de manière prépondérante les
problématiques étant à traiter. Il s'agit donc essentiellement de prendre en
compte cette culture, de l'intégrer autant que possible dans le système de soins
si l'on veut comprendre ce qu'il y a comprendre, et non pas passer à cô té "en
arrachant la personne" de son cadre culturel (T. Nathan), pour appliquer sur
elle des concepts et notions appartenant à une autre culture.
L'ethnopsychiatrie atteint ainsi un très haut niveau de compréhension et
d'humanisme dans son approche des faits culturels et humains.
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